Brétigny-sur-Orge : Jean-Marc Mormeck donne aux jeunes les clés de sa réussite

Une soixantaine d’élèves de l’Etablissement pour l’insertion dans l’emploi ont pu échanger avec l’ancien champion de boxe, aujourd’hui délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer.

 Brétigny-sur-Orge, ce jeudi 7 juin 2018. A l’invitation de l’association 100 000 entrepreneurs, Jean-Marc Mormeck (chemise blanche), délégué interministériel pour l’Egalité des chances des Français d’Outre-mer, est venu échanger sur son parcours avec les jeunes de l’Epide de Brétigny-sur-Orge
Brétigny-sur-Orge, ce jeudi 7 juin 2018. A l’invitation de l’association 100 000 entrepreneurs, Jean-Marc Mormeck (chemise blanche), délégué interministériel pour l’Egalité des chances des Français d’Outre-mer, est venu échanger sur son parcours avec les jeunes de l’Epide de Brétigny-sur-Orge . LP/N.C.

    Complicité et admiration. En quelques minutes, Jean-Marc Mormeck, délégué interministériel pour l'Egalité des chances des Français d'Outre-mer a posé les bases de l'échange. A l'invitation de l'association 100 000 entrepreneurs, l'ancien champion de boxe et Nicolas Sekkaki, président d'IBM France, sont venus partager leur histoire avec une soixantaine de jeunes de l'Epide (Etablissement pour l'insertion dans l'emploi) de Brétigny-sur-Orge. Cet établissement, ouvert en 2011, accompagne des volontaires de 18 à 25 ans, durant plusieurs mois, dans leur réinsertion professionnelle.

    Pendant deux heures, c'est sans complexe que le sportif à la carrure imposante est revenu sur son parcours, avec ses hauts et ses bas. « Vous n'éprouviez jamais de crainte avant de monter sur le ring », lui demande un des participants. « Evidemment que j'avais peur, un type enragé voulait me frapper, confie-t-il, surprenant l'ensemble de l'auditoire. Avant d'aller boxer, j'avais deux petites voix qui me parlaient. L'une me disait : tu t'es bien préparé, l'autre, tu n'es pas obligé d'y aller. C'est un stress qui doit être positif, même lors d'un entretien ou d'un examen. C'est lorsque tu n'as pas peur que tu perds. »

    Brétigny-sur-Orge, ce jeudi. Jean-Marc Mormeck et Nicolas Sekkaki président d’IBM France ont répondu aux nombreuses questions des jeunes de l’Epide. LP/N.C.
    Brétigny-sur-Orge, ce jeudi. Jean-Marc Mormeck et Nicolas Sekkaki président d’IBM France ont répondu aux nombreuses questions des jeunes de l’Epide. LP/N.C. . LP/N.C.

    La banlieue, « une vraie richesse »

    Jean-Marc Mormeck, qui a passé toute son enfance à Bobigny (Seine-Saint-Denis), est longuement revenu sur les difficultés qu'il a rencontrées, sur les défaites qui l'ont forgé. A commencer par le premier jour de son entraînement, à 15 ans. « Je suis arrivé en retard, j'avais le décalage horaire de la banlieue, plaisante-t-il. Mon entraîneur a refusé de s'occuper de moi, je n'avais pas respecté les règles. Cela ne s'est plus reproduit, j'ai travaillé très dur pour arriver là où je voulais aller. »

    Et pour ceux qui pensaient que vivre en banlieue était un handicap, le message des deux intervenants est tout autre. « C'est une vraie richesse. On vit dans un grand village avec un écosystème autour du vivre et du faire ensemble, soutient le boxeur. Tu peux faire une erreur, mais une fois que tu as payé, il faut repartir, bosser, passer des examens pour s'en sortir. Moi aussi j'aurai pu être un de ces jeunes qui a mal tourné. C'est pour ça que je n'oublie pas d'où je viens, et que je souhaite vous apporter mon soutien. »

    Et le président d'IBM de conclure : « Oui, en France, on cherche des talents. Et oui, on embauche, martèle-t-il. Il faut savoir déployer toute son énergie pour faire valoir ses aptitudes. Ne laissez jamais personne déterminer qui vous êtes. Les amis, c'est bien, mais c'est à vous de vous construire. »

    « Avec eux, on retrouve de l'espoir »

    Des selfies pour immortaliser cette rencontre. Jamais Adama n'aurait imaginé échanger avec Jean-Marc Mormeck et Nicolas Sekkaki. Ce jeune de 23 ans vit depuis deux mois au sein de l'Epide de Brétigny-sur-Orge. « Je pensais que lorsqu'on était en haut de la hiérarchie, on oubliait les gens qu'on a côtoyés. Là, ce n'est pas le cas, bien au contraire », remarque le jeune homme qui a souhaité rejoindre ce centre pour retrouver « une hygiène de vie après une descente aux enfers ». « Avec eux, on retrouve de l'espoir, on se dit que nous aussi on peut réussir », poursuit-il.

    Pour Fadya aussi, ce discours a été « très enrichissant ». « J'ai fait le choix d'intégrer l'Epide pour changer, avoir plus de discipline. Se lever tôt, ranger sa chambre, explique-t-elle. Quand on les écoute, on se dit qu'avec de la persévérance, on peut faire beaucoup. »