Corbeil-Essonnes : élan de fraternité venu des quartiers

Corbeil-Essonnes, ce mardi soir. Une trentaine de personnes, parmi lesquelles figuraient des représentants des communautés catholique et musulmane, des responsables associatifs, des politiques et des habitants ont pris part au rendez-vous.
Corbeil-Essonnes, ce mardi soir. Une trentaine de personnes, parmi lesquelles figuraient des représentants des communautés catholique et musulmane, des responsables associatifs, des politiques et des habitants ont pris part au rendez-vous. (LP/F.G.)

    « Ce rendez-vous est apolitique, ce rendez-vous est avant tout le vôtre ». Pour les organisateurs la « Table ronde pour la paix et la fraternité », qui s'est tenue ce mardi soir à la salle de la Papeterie à Corbeil-Essonnes, la précision est de taille. « Nous ne voulons pas faire de politique, notre but est de créer une action citoyenne. Tout ce que nous souhaitons, c'est réunir les habitants de Corbeil, quelle que soit leur opinion politique, leur origine ou leur religion pour tenter de mieux comprendre et appréhender notre avenir », détaille Saïd Elhoujjaji, président de l'association Agir pour les Tarterêts.

    Ce besoin de mettre des mots sur les maux de la société et de « recréer du lien entre les habitants » est devenu une urgence après l'exécution du Père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). « Les terroristes attaquent nos symboles : la presse, notre mode de vie, le 14 juillet, un prêtre… Jusqu'où vont-ils aller ? Quelle sera la prochaine cible ? », questionne l'un des participants. Disposée en cercle, l'assemblée composée d'une trentaine de personnes acquiesce et décide d'organiser la résistance. Très vite, l'idée d'organiser une marche au mois de septembre fuse. « Qui est pour ? », harrangue l'un des organisateurs. Les mains se lèvent, l'initiative qui passera par les différents lieux de culte de la ville est validée.

    Dans le public, un professeur à la retraite prend la parole. « Je suis allé à la messe dimanche dernier, confie-t-il pour amorcer son propos. Pour la première fois, j'ai eu la surprise de voir des représentants de la communauté musulmane. Nous avons pu échanger et globalement, nous nous sommes rendu compte que nous étions d'accord sur beaucoup de choses. Depuis dimanche, je pense que le pessimisme qui était de rigueur peut laisser place à un certain optimisme ». A sa droite, les représentants de la mosquée des Tarterêts opinent du chef. « Nous sommes là pour rendre hommage à nos amis chrétiens. Ce qui vous touche nous touche tout autant. La solidarité entre nous doit être complète », précisent-ils avant de lancer une invitation. « Vous êtes les bienvenus à la mosquée ! Venez à l'heure que vous voulez ». En fin de soirée, les échanges se multiplient entre les participants. De nouveaux rendez-vous devraient être organisés à la rentrée.