Dassault somme Bechter d'être « son » candidat

Dassault somme Bechter d'être « son » candidat

    Ils se sont tous réunis aux alentours de 19 heures, aux Pinsons, le QG de l'ex-maire (UMP) Serge Dassault, présent hier à Corbeil. Une cinquantaine de fidèles les seuls autorisés à entrer ont pu entendre l'annonce de la candidature de Jean-Pierre Bechter. Ce fidèle parmi les fidèles de Serge Dassault mènera la liste de l'ex-majorité, lors des municipales partielles de Corbeil en septembre.

    Déclaré inéligible à cause de dons d'argent pendant la campagne de 2008, Serge Dassault n'a pas caché qu'en cas de victoire il continuerait à tirer les ficelles. La liste de Bechter s'appellera d'ailleurs Les amis de Serge Dassault.

    Pour les militants, l'histoire ne fait aucun doute : « Il a été obligé d'accepter. C'est le choix de Dassault, explique l'un d'eux. Et même s'il n'est pas connu des habitants, il possède une grande expérience politique. »

    Jean-Pierre Bechter, 64 ans, a en effet été député de Corrèze dans les années 1970 et 1980, dans le sillage de Jacques Chirac, avant de s'implanter à Paris. A Corbeil, en 2008, il était 43e sur la liste menée par Dassault. Pour le compte de l'industriel, il est aussi administrateur de la Socpresse, du « Figaro », et il dirige l'hebdomadaire « le Républicain de l'Essonne », autre propriété de Serge Dassault. Si son nom circulait depuis quelques jours, Jean-Pierre Bechter assurait encore lundi « qu'il n'y avait aucune chance pour qu'il soit candidat »â?¦

    « Je l'ai choisi, il est content, tout le monde est content », coupait court hier soir Serge Dassault, qui sera directeur de campagne. « J'exécute, c'est lui, le chef », rebondit Jean-Pierre Bechter, qui met avant sa maîtrise du dossier Altis, l'entreprise locale de semi-conducteurs menacée de fermeture, sur lequel il a travaillé en vue d'une reprise.

    Les premières réactions n'ont pas tardé. « C'est un inconnu pour les habitants de Corbeil », tacle le PS Carlos Da Silva. « Il y a confusion des genres. C'est un collaborateur de Serge Dassault, qui agit comme s'il ne se sentait pas condamné », lance le Vert Jacques Picard. Michel Nouaille, tête de liste PC de la Villensemble, résume : « Cela prouve que Serge Dassault souhaite rester aux commandes. » Et pour Jean-Luc Raymond, ex-adjoint au maire dans l'équipe de Dassault, si Jean-Pierre Bechter est « un homme sympathique, il a besoin d'un GPS pour s'orienter dans Corbeil ». La campagne est lancée.