Corbeil-Essonnes : le rhinocéros de François Melin adjugé 3600 euros

Plus de 200 sculptures de cet artiste, originaire de Villabé et décédé en août 2019, étaient à vendre aux enchères ce samedi.

 À Corbeil-Essonnes, le 7 mars 2020. C’est un imposant rhinocéros qui s’est vendu le plus cher lors de la vente. Il a été adjugé à 3 600 euros à un acheteur en ligne.
À Corbeil-Essonnes, le 7 mars 2020. C’est un imposant rhinocéros qui s’est vendu le plus cher lors de la vente. Il a été adjugé à 3 600 euros à un acheteur en ligne. LP/PAULINE DARVEY

    « Qui veut du rhinocéros? » Marteau à la main, Maître Hélène Dabernat sonde la salle de l'hôtel des ventes de Corbeil-Essonnes. Dans tous les recoins de la pièce, grenouilles, ours, girafe, cigognes, biches, lévriers, libellules, etc., pour la plupart en laiton, ont pris place. Ce samedi après-midi, cette commissaire-priseuse procède à la vente de ces 244 œuvres du sculpteur François Melin. Cet artiste, établi à Villabé et mort en août dernier, est notamment connu dans le département pour sa sculpture de requin qui orne l'un des ronds-points à l'entrée de la ville.

    Dans le public, les mains se lèvent tour à tour. Les enchères montent en flèches pour acquérir cet imposant rhinocéros en laiton doré de 1,38 m de haut et de 3,30 m de large. « Adjugé pour 3 600 euros ! » C'est finalement un acheteur en ligne qui signe l'enchère la plus élevée de l'après-midi et remporte la mise.

    Ce rhinocéros en laiton mesure 1,38 m de haut et de 3,30 m de large. LP/PAULINE DARVEY
    Ce rhinocéros en laiton mesure 1,38 m de haut et de 3,30 m de large. LP/PAULINE DARVEY LP/PAULINE DARVEY

    Patrick et Guy, eux, ne sont pas venus pour acheter. Mais plutôt pour rendre hommage à « leur copain ». « On connaissait François depuis des années », retracent ces retraités de Corbeil-Essonnes. « On lui apportait de la ferraille pour ses sculptures, raconte Patrick. C'est un mec super-gentil, qui vivait dans un autre monde. Un artiste, un bon ! »

    « Il allait acheter son pain à cheval »

    Nicolas, un autre « bon copain » du sculpteur a, lui aussi, fait le déplacement. Comme les deux autres membres de la bande, cet agent hospitalier décrit avec tendresse un personnage fêtard et haut en couleur. « Il allait acheter son pain à cheval à la boulangerie de Villabé et… sans selle », sourit Nicolas. « Un jour, pour une copine qui voulait un zèbre, il a repeint le cheval », se rappelle Guy.

    Yves, lui, ne connaissait pas personnellement le sculpteur. « Mais en tant que voisin, j'ai visité plusieurs fois son atelier, explique ce steward. J'aimais bien sa maison et son parc, quand on y allait, on changeait de monde. » Pour la première fois, ce quinquagénaire s'est donc décidé à se rendre à une vente aux enchères. « Au départ, je me disais que j'allais peut-être acheter quelque chose mais les prix grimpent vite. J'attends de voir les petites pièces. »

    Lévrier, héron et libellule

    Comme lui, une majorité de personnes sont venues des environs. « Il y avait beaucoup de gens du coin qui n'avaient jamais fait de vente », analyse maître Hélène Dabernat. À quelques exceptions près… Laure et Stéphane, un couple de Parisiens, n'avaient, eux, jamais mis les pieds à Corbeil-Essonnes avant. Ces quinquagénaires ne connaissaient pas non plus l'artiste. « On a vu qu'il y avait cette vente sur Internet, témoignent ces habitués des salles de vente. On suit plus particulièrement les sculptures du XXe siècle. »

    Pour eux, la pêche est plutôt bonne en ce début d'après-midi. Un lévrier, une libellule et un héron viendront rejoindre la vingtaine d'œuvres que le couple possède déjà dans leur appartement. « Il faut qu'on fasse attention, glisse Stéphane. On s'est fixé un budget d'environ 1 500 euros mais ça va très vite. » Et la vente est encore loin d'être terminée.