Dans ce collège de Viry-Chatillon, une mare a été aménagée pour les cours de SVT et de techno

Avec 20 000 litres d’eau, la mare pédagogique du collège Olivier-de-Serres à Viry-Chatillon (Essonne) est la plus grande de l’Essonne. En plus d’être un refuge pour la faune locale, elle va servir de support pour les enseignements au collège.

Viry-Chatillon, jeudi 29 août 2024. La mare pédagogique a été créée au sein du collège Olivier-de-Serres sous l'impulsion de Francis Arnould-Laurent (haut blanc manches bleues), professeur de SVT. LP/Nolwenn Cosson
Viry-Chatillon, jeudi 29 août 2024. La mare pédagogique a été créée au sein du collège Olivier-de-Serres sous l'impulsion de Francis Arnould-Laurent (haut blanc manches bleues), professeur de SVT. LP/Nolwenn Cosson

    Un nénuphar a fleuri au milieu de l’eau. À côté, une libellule prend son envol tandis que les grenouilles se font discrètes ce jeudi matin, certainement perturbées par l’animation autour de leur lieu de vie. Elles vont devoir s’y faire : l’heure de la rentrée a sonné et les élèves vont affluer cette semaine aux abords de la mare pédagogique aménagée au sein du collège Olivier-de-Serres de Viry-Chatillon.

    En Essonne, ce projet est inédit par sa taille : 10 m sur 5 m et 20 000 litres d’eau. L’aventure a démarré en avril 2023, avec les classes de 4e, en recherche de solution, à leur échelle, pour lutter contre les effets du réchauffement climatique en milieu urbain. Cette mare doit ainsi devenir « une zone de refuge pour la faune locale proche, et contribuer à endiguer la disparition des zones humides en France, grande source de biodiversité notamment pour les amphibiens (grenouille, crapauds et tritons) », explique le département. La collectivité a subventionné le projet à hauteur de 900 euros.

    Recréer un écosystème humide

    « Nous avions déjà un coin nature. Mais avec les grosses chaleurs, on avait découvert plusieurs animaux morts, comme des hérissons, par manque d’eau, se souvient Francis Arnould-Laurent, professeur de SVT qui a porté le projet avec son collègue prof de technologie. On a donc eu l’idée de cet îlot de fraîcheur en ville pour recréer un écosystème humide. Au début, il a fallu débroussailler puis creuser pour retirer les 20 m3 de terre. Les garçons comme les filles s’y sont mis. »

    Viry-Chatillon, jeudi 29 août 2024. La mare pédagogique a été pensée comme une zone de refuge pour la faune locale. LP/N.C.
    Viry-Chatillon, jeudi 29 août 2024. La mare pédagogique a été pensée comme une zone de refuge pour la faune locale. LP/N.C.

    Pour les épauler, un agent du syndicat de l’Orge est venu leur apporter quelques conseils. En avril de cette année, une bâche a pu être posée. En juin, les copeaux, la terre végétale et quelques plantes ont été disposés. La nature a fait le reste. « On a vu les premières grenouilles, des tritons, des libellules… Je ne pensais pas que cela arriverait aussi vite », se réjouit l’enseignant.



    Quant aux moustiques, friands des coins d’eau stagnante pour pondre, ils sont totalement absents. « Pour le moment, on ne s’est jamais fait piquer. Je pense que s’il y a eu des œufs ou des larves, ils ont aussitôt été mangés par d’autres animaux. »

    Créer des vocations parmi les élèves

    Le travail n’est pas terminé. Avec de nouveaux élèves volontaires de 3e, Francis Arnould-Laurent souhaite mettre en place un système automatique de régulation. Deux récupérateurs d’eau ont déjà été reliés au toit végétalisé du bâtiment adjacent. « L’idée est de pouvoir automatiquement ouvrir les vannes lorsque le niveau de la mare sera trop bas, explique-t-il. Nous allons installer des capteurs dans le courant de l’année. Cela sera utile notamment l’été quand il n’y a plus personne au sein du collège. »

    D’autres capteurs permettront de connaître en temps réel la température de l’eau et son oxygène. Les résultats seront étudiés en classe. Car le projet est aussi là pour pouvoir rendre plus concret les cours de SVT et de techno. « Nous avons eu, cette année, dix élèves très impliqués. Mais je souhaite en sensibiliser d’autres, assure l’enseignant. Je proposerai à ceux qui ont eu des heures de colle de venir travailler avec moi autour de la mare. »

    Certains s’imaginent déjà faire carrière dans un métier qui touche à l’environnement. Comme Irmane, 15 ans. « J’avais déjà envie d’être éthologue (qui étudie le comportement des animaux), ça m’a conforté dans cette idée. Je suis très fier de cette mare : voir tous ces animaux y vivre dorénavant, c’est super. »