Essonne : 10 M€ pour remettre le département en selle

Le conseil départemental doit adopter ce lundi un plan 2018-2021 pour développer ce mode de déplacement encore trop peu choisi.

 Massy, le 25 mai 2018. Le conseil départemental de l’Essonne doit adopter ce lundi un plan vélo. Un des objectifs est de faire en sorte que plus d’Essonniens optent pour la bicyclette pour accomplir leur trajet domicile-travail, ou au moins une partie.
Massy, le 25 mai 2018. Le conseil départemental de l’Essonne doit adopter ce lundi un plan vélo. Un des objectifs est de faire en sorte que plus d’Essonniens optent pour la bicyclette pour accomplir leur trajet domicile-travail, ou au moins une partie. LP/Cécile Chevallier

    « Dans Paris, à vélo, on dépasse les autos », chantait Joe Dassin dans « La Complainte de l'heure de pointe ». Une rengaine que la majorité du conseil départemental voudrait entendre plus en Essonne. Ce lundi, à Evry, les élus doivent adopter un plan vélo de 10 M€ pour 2018-2021. Objectif affiché : encourager la pratique du vélo comme mode de déplacement quotidien.

    « En Essonne, seulement 0,1 % des trajets domicile-travail sont effectués en deux roues, détaille Nicolas Méary, vice-président (UDI) délégué aux mobilités. C'est moins que la moyenne en grande couronne, avec 0,2 %. Pourtant, plus de 62 % des ménages essonniens possèdent au moins un vélo (NDLR : contre seulement 41 % pour les ménages résidant à Paris ou en petite couronne). Et la grande majorité des déplacements concerne un trajet inférieur à 5 km assuré en voiture (NDLR : 83 % des distances sont comprises entre 2 et 5 km). Il y a donc un gros potentiel de développement. »

    Une indemnité kilométrique vélo pour les agents du département

    Pour y parvenir, le plan vélo se décline en treize fiches actions. L'aménagement du réseau cyclable en est un des principaux. « Sur les 35 itinéraires clés (NDLR : soit 427 km) identifiés lors du schéma directeur départemental des circulations douces adopté en 2003, seulement 36 %, soit 155 km, ont été réalisés, indique François Durovray, président (LR) du conseil départemental. Il faut poursuivre la réalisation de ces pistes cyclables. »

    Le département veut aussi mettre fin aux ruptures de tronçons qui peuvent rebuter les usagers à opter pour le vélo, car cela entraîne des risques de circulation. « Nous collaborerons avec les mairies, les intercommunalités, poursuit Nicolas Méary. C'est en accentuant la concertation que nous résoudrons ces problèmes de discontinuité. Nos financements seront aussi ouverts aux associations qui militent pour l'usage et l'apprentissage du vélo en tant que mode de déplacement. »

    Le plan vélo devrait aussi renforcer le déploiement de places de stationnements sécurisées, améliorer la lisibilité et le jalonnement des pistes. Et comme toute action nécessite des symboles, le conseil départemental veut montrer l'exemple. Les quelque 5 000 agents de l'Essonne seront incités à utiliser la bicyclette pour venir travailler. « Nous mettons en place l'indemnité kilométrique vélo », annonce François Durovray, qui va également créer un comité vélo pour assurer un suivi du plan qui met la petite reine à l'honneur.

    Romain, cycliste : « A deux roues, on craint souvent pour sa vie »

    Romain a opté pour le vélo à assistance électrique depuis plus de deux ans. Cet habitant de Massy de 29 ans se rend quotidiennement à son travail, sur le plateau de Saclay, en pédalant. « Cela me fait environ 10 km par jour, confie le jeune homme. J'ai choisi ce mode de déplacement pour une raison principale : le gain de temps. »

    Son entreprise met pourtant des navettes à disposition. « Mais c'est tellement la galère, notamment aux abords de la gare de Massy, que je vais bien plus vite à vélo. » Pour Romain, la bicyclette est donc le transport le plus rapide.

    Mais pas le plus sûr. « On craint souvent pour sa vie quand on circule à deux roues, assure-t-il. Si le département lance un plan vélo, il faut mettre le paquet sur la sécurité. En renforçant les infrastructures et en complétant des tronçons qui s'arrêtent parfois soudainement. Mais aussi en faisant des campagnes auprès des automobilistes pour qu'ils adoptent un comportement plus respectueux des cyclistes. »