Essonne : le maître-confiturier en rémission se mobilise contre le cancer

Patrick Fouquet, lui-même touché par la maladie, a confectionné 1000 pots qui seront vendus dans le cadre d’Octobre rose.

 Brétigny-sur-Orge, le 25 septembre 2019. Patrick Fouquet, maître confiturier, prépare 1 000 pots qui seront vendus dans le cadre de l’opération Octobre rose au profit de la Ligue contre le cancer.
Brétigny-sur-Orge, le 25 septembre 2019. Patrick Fouquet, maître confiturier, prépare 1 000 pots qui seront vendus dans le cadre de l’opération Octobre rose au profit de la Ligue contre le cancer. LP/Cécile Chevallier.

    Patrick Fouquet voit la vie en rose. Il est pourtant passé par des périodes plus que noires. Cet Essonnien, sacré champion du monde de confitures en 2018, se mobilise pour Octobre rose. Cet événement, mené par la Ligue contre le cancer, vise à sensibiliser sur le dépistage du cancer du sein. Ce jeune retraité de 62 ans est en train de confectionner 1000 pots de confiture rose qui seront vendus au profit de la recherche pendant tout le mois lors des manifestations organisées dans le département (lire le programme ci-dessous). Une façon pour cet habitant d'Ollainville de « remercier la Ligue ».

    En 2014, Patrick Fouquet est touché par un cancer de la prostate. Cinq ans après, il ne prononce pas ce mot mais parle pudiquement de « la maladie ». « En mars 2018, j'ai été opéré d'une prostatectomie, raconte-t-il. Très affecté, je n'avais plus de goût à aucun projet. Mais grâce à mes proches, j'ai réussi à surmonter les difficultés. Mon état de santé s'est stabilisé, et je me suis lancé à 100% dans l'aventure des confitures avec mon épouse. »

    Un ancien technicien territorial au conseil départemental

    Car avant de devenir maître-confiturier dont les pots sont vendus dans des épiceries fines de Paris, de l'Essonne et disposés sur des tables d'hôtel trois ou quatre étoiles partout en France, Patrick Fouquet était technicien territorial au conseil départemental de l'Essonne, chargé de l'entretien des routes. Un métier bien loin des fourneaux.

    « J'ai toujours fait des confitures, mais jusqu'en 2017, c'était juste pour mes proches, poursuit Patrick Fouquet. Pendant le mois qui a suivi mon opération, je ne pouvais même plus soulever un chaudron. Puis c'est revenu petit à petit. Faire des confitures m'a permis de tenir. »

    « Oui c'est dur, mais il y a une vie après, différente. »

    En rémission depuis et en retraite, Patrick Fouquet passe toutes ses journées devant ses chaudrons disposés dans son atelier de Brétigny-sur-Orge. « Aujourd'hui, je n'y pense plus à cette maladie, témoigne Patrick Fouquet. Mais quand on apprend la nouvelle, c'est notre vie qui s'effondre. Je n'avais plus de projet, plus le moral. Au travers des pots de confiture que je concocte pour Octobre rose, je veux faire part de mon expérience et adresser un message aux malades : oui c'est dur, mais il y a une vie après, différente. »

    Comme devenir, le 19 août 2018, champion du monde de confiture grâce à sa recette de fraises, rhubarbe et vanille bourbon. Pour les 1 000 pots réalisés pour Octobre rose, le comité de l'Essonne de la Ligue contre le cancer lui a donné carte blanche. Seule consigne : que les confitures soient roses. Patrick Fouquet a donc cuisiné deux recettes : une « traditionnelle » à la fraise, et une autre « plus originale » aux pêches blanches et framboises.

    Brétigny-sur-Orge, le 25 septembre 2019. Les confitures de Patrick Fouquet seront vendues 7,90 € lors d’événements organisés en Essonne dans le cadre d’Octobre rose. LP/Cécile Chevallier.
    Brétigny-sur-Orge, le 25 septembre 2019. Les confitures de Patrick Fouquet seront vendues 7,90 € lors d’événements organisés en Essonne dans le cadre d’Octobre rose. LP/Cécile Chevallier. LP/Cécile Chevallier.

    Ils sont vendus à 7,90 €, mais si les acheteurs veulent faire un don à la Ligue, qu'ils n'hésitent pas à ne pas prendre la monnaie sur un billet de 10 €. Ces pots permettent aussi à Patrick Fouquet de remercier la Ligue contre le cancer. « Ils m'ont beaucoup accompagné, confie-t-il. Encore maintenant, je me rends tous les jeudis à des cours de gymnastique au centre hospitalier de Bligny. Cela m'oxygène, et puis ça me permet de sortir de mes chaudrons. »