Grève du 5 décembre : on a testé de rejoindre Paris à vélo depuis l’Essonne

Rallier Palaiseau à la tour Montparnasse en une heure et quart à vélo ? C’est possible. A l’aube du mouvement social monstre du 5 décembre, nous avons testé le plan B du RER B.

 Palaiseau, ce dimanche 1er décembre 2019. Une dizaine de cyclistes de l’association MDB a testé le parcours à vélo jusqu’à Paris en suivant la coulée verte.
Palaiseau, ce dimanche 1er décembre 2019. Une dizaine de cyclistes de l’association MDB a testé le parcours à vélo jusqu’à Paris en suivant la coulée verte. LP/Bartolomé Simon

    Le clocher de l'église Saint-Martin surplombe la gare de Palaiseau-Villebon (RER B). Ce dimanche matin, à 9 heures, les 2 degrés ressentis et la bruine n'ont pas refroidi la dizaine de cyclistes réunis à l'appel de l'association MDB (Mieux se déplacer à bicyclette) de Palaiseau. Les plus courageux nous rejoignent de Bures-sur-Yvette, après un départ à 8h20.

    Le défi : prouver aux habitants de l'Essonne qu'il est possible, et même facile, de rallier la capitale à vélo en longeant le tracé du RER B et de la ligne 13 du métro. « Palaiseau-Montparnasse, c'est faisable en une heure et quart », assure Cécile, une habitante de Palaiseau. Un itinéraire qui pourrait être prisé en vue des mouvements sociaux prévus le 5 décembre, à l'occasion duquel les trafics RER et métro s'annoncent paralysés, voire inexistants.

    Emmitouflés dans des gilets fluo, Cécile et José prennent les devants. Un retraité les suit, allongé dans son vélo couché. « C'est très important de se montrer auprès des autres usagers, quitte à être ridicule, conseille-t-il en pointant du doigt les petits drapeaux colorés plantés sur son vélo. En journée, sans vêtement fluo, c'est comme si on était invisibles pour les automobilistes ».

    
     LP/Bartolomé Simon

    Cécile, qui enfourche sa bicyclette tous les jours pour aller travailler à Longjumeau, abonde : « Il faut rester très vigilant. L'autre piège, ce sont les laisses de chien qui traversent la piste. Mais jusqu'à Paris, je n'ai jamais eu d'accident. » Son vélo « de ville » n'a aucun mal à rouler sur les pistes qui mènent à la capitale. Même si un bon VTT aide à franchir les segments les plus feuillus ou boueux.

    La coulée verte, une autoroute cyclable

    Après un bon quart d'heure d'adaptation entre Palaiseau et Massy, on arrive enfin à la « coulée verte », à l'entrée de Verrières-le-Buisson. Une agréable autoroute de verdure d'une heure de vélo environ, où les cyclistes côtoient pêle-mêle joggeurs et promeneurs. « Quand je croise toujours la même petite mamie avec son chien sur mon trajet, je sais que je ne suis pas en retard », sourit Cécile.

    Petite pause à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) où d’autres cyclistes se greffent à la balade. LP/Bartolomé Simon
    Petite pause à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) où d’autres cyclistes se greffent à la balade. LP/Bartolomé Simon LP/Bartolomé Simon

    Pour les moins sportifs qui s'inquiéteraient, cette coulée verte compte quelques pentes ardues. Rien d'insurmontable, néanmoins, pour quiconque se maintient en forme. Le froid, en revanche, est vicieux. Si la plupart des cyclistes sont équipés (cache-cou, grosses chaussettes, gants, k-ways), mieux vaut ne pas s'arrêter plus de cinq minutes au risque de se retrouver frigorifié.

    La balade s'achève boulevard du Port-Royal (Paris), après 20 km en 1h30 pure de vélo. Comprendre : sans compter les fréquents arrêts où se sont greffés des participants. « Ah oui, ça va très vite, finalement ! », se satisfait Cécile. Pas mécontente tout de même de rentrer en… RER B. Ce dimanche matin, personne dans les rames : les vélos peuvent y être entreposés tranquillement. Le 5 décembre, ce sera une autre affaire.