Paris-Saclay : mettez-vous au «vélotaf» pour la rentrée

Sur ce territoire à cheval entre la vallée de Chevreuse et le plateau de Saclay, les mobilités douces sont en pleine expansion.

 Massy, juillet 2019. L’agglomération Paris-Saclay promeut le vélotaf. De plus en plus d’habitants font le choix de se déplacer à vélo, deux roues électriques ou non comme ici aux abords de la gare de Massy, pour effectuer leur trajet domicile-travail.
Massy, juillet 2019. L’agglomération Paris-Saclay promeut le vélotaf. De plus en plus d’habitants font le choix de se déplacer à vélo, deux roues électriques ou non comme ici aux abords de la gare de Massy, pour effectuer leur trajet domicile-travail. LP/Cécile Chevallier.

    Et si en cette rentrée, vous vous mettiez à pédaler. À Paris-Saclay, de plus en plus d'habitants font le choix du vélo pour se rendre à leur travail ou rejoindre une gare. Alors qu'un nouveau service de vélos électriques en libre-service est mis en place sur le territoire par la start-up Zoov, zoom sur les liaisons douces en vallée de Chevreuse et sur le plateau de Saclay. Histoire de motiver celles et ceux qui voudraient devenir des « vélotafeurs ».

    En 2018, la communauté d'agglomération s'est dotée d'un schéma directeur des circulations douces avec un budget de 12 M€ sur 5 ans. D'ici 2022, les élus espèrent « que 71 % des 350 km d'infrastructures cyclables » seront réalisées. De quoi donner le sourire aux associations militantes.

    Mettre fin aux discontinuités des pistes cyclables

    « Le développement de pistes cyclables est très important, témoignent José Le Moigne et Jean-Marc Weulersse, de Mieux se déplacer à vélo (MDB) Massy et de Paris-Saclay à vélo. Certains projets sont même essentiels, comme la réfection (NDLR : en cours) de la piste cyclable le long de la N 118, axe majeur pour les vélos. »

    Les collectifs militants mettent aussi l'accent sur les « discontinuités », ces « pistes cyclables qui se terminent en eau de boudin ». Répertoriées sur un site participatif par les usagers, elles sont aussi prises en compte par l'agglomération qui en pointe plusieurs dans son schéma directeur : le christ de Saclay, à Wissous la piste cyclable de la RD167 qui s'interrompt à 200 m de la gare de la Fraternelle, le ring des Ulis dans la zone d'activités de Couraboeuf…

    Développer des axes structurants

    La plupart font déjà l'objet d'études ou sont en cours d'aménagement. « Ces discontinuités constituent l'un des principaux freins, poursuivent José Le Moigne et Jean-Marc Weulersse. Beaucoup d'usagers restent réticents car ils ne se sentent pas en sécurité sur la totalité de leur trajet. Il faut donc résoudre ces difficultés, et également proposer de grands axes structurants comme on le fait pour les voitures, entretenir aussi bien les pistes cyclables que les routes, les déneiger, ne pas les encombrer de bennes lors de travaux… »

    Cet été, le collectif Vélo Île-de-France a travaillé sur un projet de réseau express régional vélo (RER V) pour munir la métropole parisienne d'axes structurants pour la pratique du cyclisme. Le conseil régional s'est d'ores et déjà déclaré intéressé.

    Aides à l'achat ou à la location de vélos électriques

    À Paris-Saclay, on partage l'idée que le vélo doit être pensé comme un mode de déplacement à part entière. « Pendant longtemps, on a surtout pensé voitures en matière de transport, note Francisque Vigouroux, maire (Parti radical valoisien) d'Igny et en charge de la mobilité et des transports pour l'agglomération. C'est révolu. Il faut multiplier les alternatives : sites propres pour les bus, RER, tramway, vélos, navettes autonomes … »

    L'intercommunalité n'est pas la seule à l'œuvre pour convaincre les habitants de se mettre en selle. Son schéma directeur est complété par plusieurs plans vélo votés depuis quelques mois par différentes communes : Palaiseau, Igny, Bures-sur-Yvette… Avec des créations ou des compléments de pistes cyclables, des aides à l'achat ou à la location de cycles à assistance électrique… Et des villes qui, comme Massy, passent de vastes zones de leur centre-ville en 30 km/h, afin « d'apaiser la circulation urbaine », facteur favorisant le développement du vélo. Il n'y a plus qu'à passer derrière le guidon.