« J’ai vu ma vie défiler » : victimes de violences, des policiers de l’Essonne se livrent

Ce week-end du 4 et 5 mai encore, des policiers ont été blessés à la suite de guets-apens à Grigny et Étampes. Des faits devenus quasiment banals dans le département. Ce mardi 7 mai, c’est au tribunal que s’est exprimé le ras-le-bol des agents, à la faveur d’un procès très attendu.

Ce week-end, des policiers sont tombés à deux reprises dans des guets-apens, à Grigny et Etampes (illustration). LP/Thomas Diquattro
Ce week-end, des policiers sont tombés à deux reprises dans des guets-apens, à Grigny et Etampes (illustration). LP/Thomas Diquattro

    Il y a une atmosphère de duel ce 7 mai dans cette salle du tribunal d’Évry-Courcouronnes. Deux camps, qu’on devine vite irréconciliables, se jaugent. Les uns sont assis sur le banc des prévenus, l’air goguenard en écoutant les seconds témoigner à la barre, droits comme des i, la mâchoire serrée. Ce mardi 7 mai, six policiers de la BAC (brigade anticriminalité) se tiennent debout devant cinq jeunes accusés de les avoir violentés.

    Des affaires d’outrages et rébellion sur des policiers, le tribunal essonnien en traite à la pelle. Sauf qu’ici, « le niveau de violence atteint est inouï », note Claude Carillo, délégué départemental du syndicat Alliance, présent. Ce « lynchage » de six agents de la BAC, à Ris-Orangis le 29 mars, apparaît comme le point culminant d’un début d’année marqué par des faits récurrents à l’encontre des policiers en Essonne.