« Mon fils a failli mourir » : deux mineurs déférés pour avoir frappé un ado à coups de marteau dans l’Essonne

Les faits s’étaient déroulés le 27 septembre dernier devant le lycée Doisneau à Corbeil-Essonnes dans le cadre d’une rivalité entre Le Coudray-Montceaux et Mennecy (Essonne). La victime a eu 45 jours d’incapacité totale de travail.

La rixe avait eu lieu le 27 septembre dernier devant le lycée Doisneau à Corbeil-Essonnes (Illustration). LP/C.Ch.
La rixe avait eu lieu le 27 septembre dernier devant le lycée Doisneau à Corbeil-Essonnes (Illustration). LP/C.Ch.

    « L’Essonne est assaillie par le phénomène des rixes interquartiers. La violence ne cesse de monter entre les jeunes de ce département. On se demande quand ça va se terminer. Malheureusement, j’ai peu d’espoir », déplore le substitut du procureur ce jeudi soir lors d’une audience de comparution immédiate. Dans le box, un jeune de 19 ans est jugé pour complicité de violences aggravées. Il est accusé d’avoir emmené en voiture deux mineurs qui en ont agressé très violemment un troisième à coups de marteau.



    Les faits se sont déroulés le 27 septembre dernier devant le lycée Robert Doisneau à Corbeil-Essonnes. La victime, un jeune de 17 ans du Coudray-Montceaux, a été agressée par deux mineurs de Mennecy à coups de poing et de marteau. L’adolescent s’est défendu et a levé son bras pour parer les coups de marteau. Ce qui lui a valu une fracture du cubitus. Il souffre aussi de traumatismes faciaux. Une incapacité totale de travail de 45 jours, ce qui est énorme et assez rare, lui a été délivrée.

    « Ils ne savent même pas pourquoi ils se battent »

    « Cela fait plus d’un an que les rixes entre le Coudray et Mennecy montent en puissance, note Me Antoine Lebon l’avocat des parties civiles. Le marteau, c’est une arme létale avec l’idée de préméditation. C’est une tentative d’assassinat. Si la personne ne pare pas le coup, elle décède. Là, c’est une chance… » « Mon fils a failli mourir, souffle sa mère à la barre. J’ai envie que ça cesse. Ils ne savent même pas pourquoi ils se battent. Et ça continue sur les réseaux sociaux. J’ai la boule au ventre tous les jours. »



    Dans son box, le chauffeur de cette équipe nie avoir été courant que les deux jeunes qu’il avait pris en charge venaient pour en découdre. « J’ai été dans les histoires, reconnaît-il. Mais j’ai arrêté il y a un an. Je travaille. Je n’ai pas le temps. » Une version qui a agacé le procureur pour qui il a « conduit en toute connaissance de cause ces deux personnes » et qui a requis une peine d’un an de prison avec mandat de dépôt. L’avocat de la défense, Me Benjamin Compin, a pointé l’absence de preuves dans le dossier et a été entendu par le tribunal qui a relaxé son client.

    Les deux mineurs, accusés d’avoir porté les coups, ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant d’être jugés. Ils ont l’interdiction d’entrer en contact entre eux et avec la victime et de paraître aux abords du lycée et seront placés dans un centre éducatif, précise le parquet d’Évry.