Affaire Martine Escadeillas : la principale témoin de l’époque maintient sa version malgré des incohérences

Les jurés de la cour d’assises de la Haute-Garonne, qui jugent Joël Bourgeon pour le meurtre de la jeune Martine Escadeillas en 1986, restent dans le flou ce lundi après la déclaration de la voisine qui a raconté avoir entendu et aperçu une agression dans leur immeuble le jour du drame. Sa déposition, vieille de 36 ans, a longtemps orienté les gendarmes sur le profil d’un suspect plus âgé que l’accusé.

L'avocat de la famille de Martine Escadeillas, Me Frédéric David, a accusé la témoin entendue lundi «d’avoir induit en erreur les enquêteurs » à l'époque. AFP/Fred Scheiber
L'avocat de la famille de Martine Escadeillas, Me Frédéric David, a accusé la témoin entendue lundi «d’avoir induit en erreur les enquêteurs » à l'époque. AFP/Fred Scheiber

    Des témoins inflexibles sur leurs déclarations qui sont restés arc-boutés sur leur version face à la cour d’assises de la Haute-Garonne. Pour faire la lumière sur la disparition de Martine Escadeillas, une secrétaire de 24 ans qui a disparu le 8 décembre 1986 de son immeuble de Ramonville, près de Toulouse, les jurés ont entendu longuement, ce lundi 4 juillet, la voisine de la victime, sur laquelle l’enquête des gendarmes s’est appuyée dans ce dossier vieux de 36 ans. Le jour des faits, cette médecin, qui résidait un étage au-dessus de l’appartement de la jeune femme, a déclaré aux gendarmes de la section de recherches avoir entendu des cris vers 8h15, être sortie sur le palier où elle a aperçu, en se penchant au-dessus de l’escalier, un homme accroupi sur une femme, dont elle ne voyait que les jambes.

    Un témoignage mis à mal par les différentes reconstitutions qui ont démontré que le peu de lumière ce matin d’hiver empêchait de voir quoi que ce soit sur les paliers inférieurs. « J’ai toujours dit la même chose depuis 36 ans et j’ai entretenu ce souvenir pour ne pas l’oublier, assure cette petite femme brune aujourd’hui âgée de 60 ans. L’homme était de dos et présentait une calvitie sur le haut du crâne, avec un peu de cheveux gris sur les côtés. Après cette première scène, je suis rentrée dans mon logement m’occuper de mes enfants et une dizaine de minutes plus tard, j’ai entendu des paroles en bas de l’immeuble, une voix de femme qui disait Je savais bien que vous étiez de la police. Je suis ensuite descendue par l’ascenseur et je n’ai rien vu. »