Attaque au couteau à Paris : deux femmes interpellées

Deux femmes radicalisées ont été arrêtées jeudi en région parisienne dans le cadre de l’enquête sur l’attaque djihadiste du 12 mai. Abdoul Hakim A., l’ami de l’assaillant, a été mis en examen et écroué.

  Francois Molins , procureur de Paris.
Francois Molins , procureur de Paris. AFP

    Cinq jours après l'attaque djihadiste au couteau qui a fait un mort et quatre blessés dans le quartier Opéra à Paris, le procureur de Paris, François Molins, a tenu une conférence de presse.

    François Molins a annoncé l'interpellation, ce jeudi vers 14 heures, de deux femmes en région parisienne. Il s'agit de proches de l'assaillant, Khamzat Azimov, et de son ami Abdoul Hakim A., entendu chez le juge avant d'être mis en examen puis écroué dans la soirée.

    L'une des deux femmes interpellées jeudi est Inès Hamza, une Francilienne radicalisée de 19 ans qui avait tenté de partir en Syrie. En janvier 2017, elle avait été mise en examen pour association de malfaiteurs à visée terroriste et placée sous contrôle judiciaire dans une instruction à Paris où trois autres femmes sont impliquées, selon des sources proches de l'enquête.

    La seconde interpellée s'appelle Sahra, 19 ans. Cette amie d'Inès Hamza est décrite comme « radicalisée ». Elle a été interpellée à 14h30 à Paris par la DGSI.

    Abdoul Hakim A. chez le juge antiterroriste

    Khamzat Azimov, l'auteur de l'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique, était un Français de 20 ans né en Tchétchénie (Russie) et fiché pour radicalisation depuis l'été 2016. Il a été abattu par les forces de l'ordre peu après avoir perpétré son attaque dans ce quartier très touristique de la capitale.

    Il n'avait fait l'objet d'aucune condamnation, a précisé François Molins. Il est décrit comme «un étudiant timide » par ses parents, des Tchétchènes arrivés en France en 2004. Azimov était fiché S depuis juillet 2016 en raison de ses liens avec la mouvance islamiste et avec Abdoul Hakim A.

    Lors de la perquisition du domicile familiale, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, les enquêteurs ont découvert qu'Azimov avait effectué des recherches sur l'islamisme sur son ordinateur.

    Un de ses amis, Abdoul Hakim A., a été interpellé dimanche et se trouvait toujours en garde à vue jeudi après-midi. Il été présenté à un juge puis mis en examen et écroué jeudi soir.

    François Molins a retracé le parcours de cet individu de nationalité russe et française, né en 1997. Il faisait l'objet d'une fiche S depuis juin 2016 et nourrissait «des liens amicaux profonds » avec Khamzat Azimov. Sa famille est arrivée de Tchétchénie en 2005. Son père a déclaré aux enquêteurs qu'il était inquiet car son fils avait une vidéo avec une vidéo de l'Etat islamique sur son ordinateur.

    Un chant djihadiste envoyé à sa sœur

    Lors d'une perquisition au domicile d'Abdoul Hakim A., sept téléphones ont été saisis mais le portable qu'il utilisait le plus souvent demeure introuvable. Il a affirmé aux enquêteurs l'avoir perdu le matin même de son arrestation mais des investigations ont permis de déterminer qu'il avait envoyé à sa sœur, le soir de l'attentat, sur l'application de messagerie instantanée WhatsApp, « un chant djihadiste, souvent repris par l'(organisation) Etat islamique », a souligné le procureur de Paris.

    Le procureur a par ailleurs précisé que l'attaque de samedi avait fait cinq blessés, dont deux graves, et non quatre comme indiqué jusqu'à présent. L'assaillant a occasionné « dix plaies » au jeune homme mort lors de l'attentat, Ronan Gosnet, dont l'une est « compatible avec une tentative d'égorgement », a ajouté précisé François Molins.