Dirigeant de l’AC Villenoy écroué pour abus sexuel : « Nous ne pouvions pas être au courant de son passé »
Le club de foot de Villenoy (Seine-et-Marne) indique avoir respecté le protocole de recrutement, imposé par la Fédération française de football. L’encadrant, incarcéré la semaine dernière pour abus sexuel sur mineur, avait été condamné pour un meurtre en Seine-Saint-Denis.
La nouvelle a fait l’effet d’une déflagration au sein du petit club de football de Villenoy (Seine-et-Marne). En fin de semaine dernière, l’un des membres de l’équipe dirigeante a été arrêté puis incarcéré. Ce dernier est accusé d’agression sexuelle par un adolescent de 15 ans licencié au sein du club.
La victime assure que le dirigeant l’a forcé à se déshabiller avant un match, à son domicile, alors qu’ils étaient seuls. Lors d’une perquisition réalisée chez ce membre du club, des images pédopornographiques ont également été trouvées. Cet homme de 46 ans est mis en examen pour corruption de mineur et agression sexuelle.
Si l’information en tant que telle est déjà synonyme d’électrochoc pour les parents des dizaines d’enfants inscrits au sein de l’association sportive, un autre élément déstabilise. L’homme en question avait déjà été condamné à plusieurs années de prison pour homicide.
Il avait poignardé un jeune homme en 2009
Les faits remontent à plus de 15 ans. Ce 27 janvier 2009, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le corps d’Ilyes, 18 ans, est retrouvé sans vie dans le hall de son immeuble. Le jeune homme a été poignardé. Quelques jours plus tard, un homme âgé de 30 ans se présentait de lui-même à la police et avouait avoir tué le garçon. Il sera finalement condamné à de la réclusion criminelle.
Comment un homme condamné pour avoir tué un jeune homme peut-il se retrouver des années plus tard à la tête d’un club de football ? C’est sans doute la question que se posent aujourd’hui les parents des enfants licenciés à l’AC Villenoy Football. Dans un long message publié sur la page Facebook du club, le président, Yvon Couram s’adresse directement à eux. « Nous comprenons tout à fait que votre colère, incompréhension voire que votre peur se rejette sur les membres du bureau et moi, en tout premier lieu, puisque j’en suis le président. Nos diligences en matière de recrutement de cet encadrant ont été strictement observées », assure-t-il.
Dans cette même publication, il rappelle que « les contrôles d’honorabilité ainsi que les demandes de casier judiciaire sont effectués par des instances supérieures à notre club local ». « Nous ne pouvions être au courant de son passé. »
Il n’aurait pas caché son « lourd passif »
Pourtant au sein du club, selon l’un de ses membres, l’encadrant en question ne cachait pas le fait d’avoir déjà été incarcéré. « Il nous avait dit qu’il avait un lourd passif, mais qu’il avait purgé sa peine, et sa dette envers la société. »
Sollicités, les ministères des Sports et de la Justice n’ont pas apporté d’éclairage à ce stade.
Alors que l’homme a été placé en détention provisoire, l’enquête devra vérifier les faits et déterminer si d’autres victimes ont été abusées. Ce mercredi 31 juillet, le parquet de Meaux indique qu’aucune autre victime ne s’est manifestée.
