Pourtant « très motivés et expérimentés », les visiteurs de prison de plus de 75 ans désormais interdits de parloirs…

Sous couvert d’une circulaire de 2007 qui mentionne cet âge comme un critère, ces bénévoles expérimentés, souvent engagés auprès des détenus depuis leur retraite, se voient refuser le renouvellement de leur agrément en Île-de-France.

Prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Les visiteurs de prison «participent au processus de retour à la société des personnes détenues». (Illustration). AFP/Myriam Tirler/Hans Lucas
Prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Les visiteurs de prison «participent au processus de retour à la société des personnes détenues». (Illustration). AFP/Myriam Tirler/Hans Lucas

    Visiteur de prison depuis octobre 2010 à la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), Yves Racovski explique avoir accompagné 64 détenus en treize ans. Jusqu’à ce jour de mai où ce retraité de bientôt 76 ans s’est refusé l’attribution d’un nouveau suivi. « Je ne peux plus, compte tenu des nouvelles consignes », lui oppose le directeur du Spip (service pénitentiaire d’insertion et de probation).

    Visiteur depuis 21 ans à Fresnes et à la Santé, Charles (prénom changé à sa demande), 82 ans, a vu son agrément renouvelé « quatre fois sans problème » depuis ses 75 ans. Pas cette fois : au bout des deux ans du dernier, il ne le sera plus. « J’ai obtenu d’aller au moins jusqu’à son échéance, en août. Mais pour moi, a priori c’est terminé », regrette-t-il.