Essonne : enquête ouverte pour violences par des surveillantes sur une femme transgenre à la prison de Fleury-Mérogis

La scène s’est déroulée après une promenade, au moment de réintégrer les cellules. Elle implique trois surveillantes qui auraient plaqué la détenue contre un mur, lui auraient tiré les cheveux, écrasé la cheville et l’auraient frappée au-dessus de l’oreille tout en lui répétant qu’elle était un homme.

Selon une source proche du dossier, la scène s’est déroulée après une promenade, au moment de réintégrer les cellules. Elle implique trois surveillantes. LP/Arnaud Journois
Selon une source proche du dossier, la scène s’est déroulée après une promenade, au moment de réintégrer les cellules. Elle implique trois surveillantes. LP/Arnaud Journois

    Des surveillantes du quartier des femmes de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) sont visées par une enquête préliminaire pour violences et injures publiques aggravées contre une détenue transgenre, a indiqué vendredi le parquet d’Évry à l’AFP.

    Cette femme trans brésilienne âgée de 37 ans est en détention provisoire depuis janvier dans le cadre d’une enquête sur un trafic de stupéfiants et d’association de malfaiteurs.

    Entendue début juin par la brigade de gendarmerie d’Évry-Courcouronnes, elle a porté plainte en dénonçant une agression le 25 mai. L’enquête a été ouverte le 27 mai dès réception du signalement, a précisé le parquet.

    Selon une source proche du dossier, la scène s’est déroulée après une promenade, au moment de réintégrer les cellules. Elle implique trois surveillantes qui auraient plaqué la détenue contre un mur, lui auraient tiré les cheveux, écrasé la cheville et l’auraient frappée au-dessus de l’oreille tout en lui répétant qu’elle était un homme. D’autres gardiennes auraient bloqué l’entrée de la cellule pour guetter l’arrivée du chef du service.

    La détenue ne dort plus et prend des médicaments

    Le détenue affirme avoir fait une radio de la cheville au lendemain de l’agression et s’être fait prescrire une attelle et des béquilles. Elle ajoute ne plus dormir et prendre des médicaments depuis les faits dénoncés.

    Cette femme trans assure avoir été victime d’insultes et de moqueries transphobes dès son incarcération à Fleury-Mérogis. Mais selon une autre source proche du dossier, les violences dénoncées se résument à une gifle, et aucun des éléments dont l’administration pénitentiaire dispose n’indique un comportement transphobe de la part des surveillantes. Contacté par l’AFP, son avocat, Me Simon Olivennes, n’a pas souhaité commenter.

    En 2023, 2 870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement...) contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été recensés, un bond de 19% par rapport à 2022, année déjà marquée par une hausse de 13%, selon une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur publiée mi-mai.