Disparition de Steve à Nantes : le Défenseur des droits s’est «saisi d’office»

Une nouvelle enquête sur la disparition du jeune homme lors de la Fête de la musique a été ouverte à l’initiative de Jacques Toubon.

 Steve Maia Caniço, 24 ans, n’a plus donné signe de vie depuis la nuit de la Fête de la musique, à laquelle il participait sur les bords de la Loire, à Nantes.
Steve Maia Caniço, 24 ans, n’a plus donné signe de vie depuis la nuit de la Fête de la musique, à laquelle il participait sur les bords de la Loire, à Nantes. AFP/Sebastien SALOM-GOMIS

    Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, s'est « saisi d'office » afin d'enquêter sur la disparition d'un jeune homme à Nantes (Loire-Atlantique) pendant la Fête de la musique, au cours de laquelle une opération policière controversée a été menée, ont indiqué mercredi ses services, confirmant une information de Loopsider.

    Steve Maia Caniço, 24 ans, n'a plus donné signe de vie depuis la nuit du 21 au 22 juin, où une soirée techno à laquelle il participait sur un quai de l'île de Nantes, en bord de Loire, s'était terminée dans la confusion.

    Vers 4h30, des échauffourées avaient éclaté entre participants et policiers, venus exiger l'arrêt de la musique. Certains participants affirment s'être retrouvés aveuglés dans un nuage de gaz lacrymogène alors que de nombreux fêtards étaient éméchés. Un mouvement de panique a suivi et plusieurs fêtards ont chuté dans le fleuve. Quatorze personnes avaient été repêchées dans la Loire par les secours durant la nuit.

    Le parquet de Nantes a ouvert une information judiciaire sur la disparition du jeune homme, et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a également été saisie pour enquêter sur les conditions de l'intervention policière.

    « Si le Défenseur des droits a décidé de s'autosaisir avant même qu'il reçoive un signalement ou une demande d'enquête de la part des plaignants, c'est parce que cette opération a choqué », a déclaré à l'AFP Marianne Rostan, avocate qui a déposé la semaine dernière une plainte collective émanant de 85 personnes « pour mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique ».

    « Ce n'est pas seulement les personnes qui étaient sur place qui dénoncent les conditions de cette intervention. Il y a des associations, des députés, des autorités publiques, même des syndicats de police, qui s'élèvent pour dénoncer les conditions dans lesquelles cette intervention s'est déroulée », a-t-elle souligné.

    La sénatrice socialiste de Loire-Atlantique Michelle Meunier a salué cette décision d'ouvrir une enquête sur « d'éventuels manquements au respect des libertés fondamentales ».