Cinq Français disparus après un accident de motoneige au Québec : un premier corps retrouvé

Les recherches se poursuivent et le Québec «garde espoir» de retrouver les quatre autres corps des touristes originaires tombés dans les eaux glacées du lac Saint-Jean, mardi soir.

 Des policiers en motoneige ont poursuivi les recherches toute la journée de vendredi.
Des policiers en motoneige ont poursuivi les recherches toute la journée de vendredi. AFP/Sûreté du Québec

    Trois jours après la disparition au Canada de cinq touristes français, tombés dans les eaux glacées d'un lac, lors d'une expédition en motoneige, un premier corps a été retrouvé vendredi, à l'embouchure du lac Saint-Jean où s'est produit l'accident. Il se trouvait à plus de deux kilomètres de l'endroit où six motoneiges ont été localisées.

    « Il a été retrouvé à plus de deux kilomètres des points initiaux de recherche dans la rivière Grande décharge », a déclaré à la presse Hugues Beaulieu, porte-parole de la Sûreté du Québec. « Nous ne pouvons pour le moment identifier la victime ».

    La police du Québec « garde espoir » de retrouver les corps des quatre autres touristes français.

    Des policiers devaient patrouiller toute la nuit en motoneige les berges de la rivière. Et les recherches se poursuivent ce samedi avec un hélicoptère, une trentaine de policiers et trois équipes de plongeurs munis de propulseurs et de sonars.

    Les enquêteurs se disaient déterminés à « ne pas baisser les bras » et à les poursuivre pendant plusieurs jours. Comme la jeudi, une trentaine de policiers, dont une douzaine de plongeurs, ont écumé toute la journée la zone où s'est produit le drame, appuyés par des hélicoptères, des drones ou des embarcations équipées de sonars.

    Le groupe comprenait huit touristes originaires de l'est de la France. Mardi soir, pour une raison encore indéterminée, ils ont bifurqué du sentier balisé pour s'aventurer vers une zone « hors piste » réputée dangereuse. Des spécialistes estiment qu'ils voulaient emprunter un raccourci vers leur destination finale. Or, ce secteur, à l'embouchure d'une rivière, gèle moins ou pas du tout en raison des courants.

    Les survivants réfugiés dans une épicerie

    Selon les derniers recoupements des médias locaux, leur guide, un Montréalais de 42 ans, avait fait machine arrière pour venir aider trois des touristes restés en arrière : l'un d'eux était tombé à l'eau avant d'être récupéré par les deux autres. Ces trois survivants se sont réfugiés dans une épicerie dont le propriétaire, Charles Tremblay, a donné l'alerte.

    Le guide serait ensuite reparti pour rattraper le groupe de tête des cinq motoneigistes, avant de tomber à son tour dans l'eau où il a été récupéré par les pompiers. Il est mort mercredi des suites de ses blessures. « S'il n'était pas retourné, il s'en serait sorti avec les trois autres. Mais un guide ne laissera pas son monde aller », a témoigné le propriétaire de l'épicerie, interrogé par le Journal de Québec.

    Deux des motoneiges ont été repêchées mercredi au fond du lac et quatre autres jeudi. Jeudi, la police a publié les identités des cinq disparus, originaires de l'Est de la France, comme les trois survivants. Il s'agit de Gilles Claude, 58 ans, Yan Thierry, 24 ans, Jean-René Dumoulin, 24 ans, Julien Benoît, 34 ans, et Arnaud Antoine, 25 ans.

    «Passionné de vitesse, mais prudent »

    Père de trois biathlètes internationaux, Emilien, Florent et Fabien, Gilles Claude est un habitué des randonnées à motoneige au Québec. Un ami de longue date, Joël Poirot, s'étonne qu'il ait pu prendre des risques. « Au Canada, déclare-t-il, il y était déjà allé je ne sais pas combien de fois, il connaissait très bien, il aurait même pu y aller sans guide, c'est pour ça que je ne m'explique pas ce qui s'est passé ».

    « Il était passionné de vitesse mais il restait prudent, il ne faisait pas d'erreurs, ne prenait pas de risques incontrôlés », ajoute Joël Poirot. « J'ai perdu un copain qui faisait tout dans les règles mais qui n'a pas eu de bol, si je peux résumer comme ça… »

    « On attend, on essaie d'y croire », confie pour sa part Damien Antoine, le président du moto-club vosgien La Bressaude, où sont licenciés deux des disparus, Gilles Claude et Jean-René Dumoulin. Il décrit « des gens très expérimentés, très bons pilotes et prudents à la fois », « très assidus » aussi bien en moto l'été qu'en motoneige l'hiver, et qui avaient déjà fait de nombreuses sorties en motoneige.

    Les trois survivants, légèrement blessés et « choqués moralement », ont quitté Montréal jeudi soir et étaient attendus chez eux vendredi, selon le consulat général de France au Québec.