Agressions sexuelles sur mineures : Emmaüs prend ses distances avec l’abbé Pierre

Dix-sept témoignages accablants ont été publiés ce vendredi soir par le mouvement fondé par l’homme d’Église. Ils corroborent une première série d’accusations publiées en juillet.

    La statue de l’abbé Pierre vacillait, elle pourrait tomber. Le séisme provoqué par les premières accusations d’agressions sexuelles portées contre le célèbre prêtre vire au cataclysme. Après la parution en juillet de sept premiers témoignages de femmes, le mouvement Emmaüs (Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre) a récolté la parole de 17 nouvelles victimes présumées de l’homme d’Église, mort en 2007, à 94 ans. Des récits indirects pour cinq d’entre eux, mais recoupés et vérifiés par une équipe de six experts, membres d’un cabinet spécialisé.

    Les faits relatés ont eu lieu entre 1950 et les années 2000 en France comme à l’étranger. Plusieurs femmes détaillent des baisers forcés, des contacts ou des caresses non sollicités sur leurs seins. L’une d’elles indique qu’elle avait 15 ans au moment des premiers faits. Dans les années 1970, alors qu’elle était âgée avait 8 ou 9 ans, une autre rapporte « des propos à connotation sexuelle, des contacts sur son torse, des baisers forcés ». Une femme travaillant à l’Assemblée nationale lorsque l’abbé Pierre y était député évoque de son côté « des contacts physiques non sollicités ».