Pédocriminalité : Marc Dutroux renonce à demander sa libération

L’expertise psychiatrique officiellement rendue mardi conclut au grand risque de récidive d’un homme qui n’a toujours aucune empathie pour ses victimes.

 Marc Dutroux, ici le 10 mai 2014, au tribunal d’Arlon (Belgique).
Marc Dutroux, ici le 10 mai 2014, au tribunal d’Arlon (Belgique). AFP

    Le pédocriminel Marc Dutroux renonce à demander sa libération. Au lendemain de la remise officielle du rapport d'expertise psychiatrique du criminel belge, son avocat a annoncé renoncer « pour le moment » à demander sa libération anticipée.

    Marc Dutroux, 63 ans, est détenu à l'isolement depuis 24 ans. En 2004, après sept années de détention préventive, il a été condamné à la prison à perpétuité pour le rapt, la séquestration et le viol de six fillettes et jeunes filles en 1995 et 1996, ainsi que la mort de quatre d'entre elles - deux assassinées et deux mortes de faim.

    Son avocat dénonce ses conditions de détention

    Il y a un an, le tribunal de l'application des peines (TAP) de Bruxelles avait accédé à la requête des avocats du « monstre de Charleroi » en ordonnant qu'un collège d'experts psychiatres soit désigné pour examiner à nouveau son état mental. Les dernières expertises remontaient à 2013. La procédure belge prévoit, pour les condamnés à 30 ans de prison et plus, que cinq juges du TAP se prononcent à l'unanimité. Leur décision est irréversible, d'où l'enjeu du résultat de l'expertise.

    Les trois experts qui se sont penchés sur son cas concluent que Dutroux est toujours très dangereux. Ils n'ont constaté « aucune évolution favorable » et assurent que le pédophile présente « un risque élevé de récidive ». « Seul un maintien dans un cadre strict et fermé permettra d'éviter à la société de courir un danger », conclut le rapport, selon Le Soir, qui affirme que les conclusions rappellent la psychopathie du détenu, sa perversion, son sadisme, ainsi qu'un manque absolu d'empathie pour ses victimes.

    « C'est très très négatif […], ça cadenasse les dernières portes », a reconnu Me Bruno Dayez, l'avocat de Dutroux, qui met en cause ses conditions de détention à la prison de Nivelles, responsables, selon lui, de l'état dans lequel l'ont trouvé les psychiatres.