Rueil-Malmaison : elle bascule par la fenêtre, son mari soupçonné quelques heures

La victime s’est volontairement jetée dans le vide jeudi soir. Son mari a été placé en garde à vue 24 heures, mais il devait recouvrer la liberté ce vendredi soir. Hospitalisée dans un état grave, la victime a pu être entendue dans la journée. Son audition confirme le geste volontaire.

À Rueil-Malmaison, une femme de 35 ans a sauté du premier étage d’un immeuble implanté au croisement de la rue du Fort et du boulevard de l’hôpital-Stell. LP/Mehdi Gherdane
À Rueil-Malmaison, une femme de 35 ans a sauté du premier étage d’un immeuble implanté au croisement de la rue du Fort et du boulevard de l’hôpital-Stell. LP/Mehdi Gherdane

    Le conflit conjugal a viré au drame, jeudi soir à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Une femme de 35 ans, mère de famille, s’est volontairement précipitée dans le vide en sautant par le balcon de l’appartement familial, situé au premier étage d’un immeuble implanté au croisement de la rue du Fort et du boulevard de l’hôpital-Stell. C’est en tout cas ce qu’a décrit une passante aux forces de l’ordre. Et qui s’est confirmé ce vendredi soir.

    La victime, qui souffre d’un traumatisme crânien grave, a été hospitalisée en urgence absolue. Selon les premières constatations, sa tête aurait heurté le trottoir en premier, ce qui explique la gravité de ses blessures.

    La victime avait déposé plainte pour « menaces » contre son mari

    Le matin même, avant le drame, son mari avait été « placé en garde à vue à la suite d’une plainte pour des menaces dénoncées par sa conjointe comme ayant été commises la veille et l’avant-veille », indique le parquet de Nanterre. Faute d’éléments caractérisant l’infraction, cet homme de 52 ans avait été remis en liberté dans la journée, l’affaire avait été classée sans suite « en l’absence de preuves suffisantes des propos tenus, contestés par le mis en cause et non étayés ».

    Est-ce cet épisode qui aurait déclenché une dispute jeudi soir ? Le mari a-t-il poussé la victime ? C’est ce que l’enquête devait déterminer; c’est pourquoi, le temps d’éclaircir les circonstances de la chute de la mère de famille tombée du premier étage, le mari a été de nouveau été placé en garde à vue, cette fois pour tentative de meurtre « par conjoint ». L’enjeu était de déterminer « son implication éventuelle dans les causes de la chute », précise le parquet de Nanterre. C’est chose faite. L’audition de la victime ce vendredi après-midi « a permis d’établir l’absence d’intervention d’un tiers dans la cause de la chute », fait savoir le parquet dans la soirée. La garde à vue de son mari va être levée. »

    « J’ai entendu du grabuge et je suis sorti pour voir ce qui se passait »

    Parmi les voisins du petit appartement que le couple et leurs trois enfants âgés de 4 à 7 ans occupaient depuis quelques semaines, c’est d’abord l’étonnement qui domine. « Ils sont arrivés il y a un mois à peine et je n’ai jamais entendu de cris particuliers. Sauf ce jeudi, glisse une habitante du petit immeuble qui préfère taire son prénom. Ils se sont disputés dans l’après-midi et j’ai l’impression que l’un des deux est sorti plusieurs fois avant de rentrer de nouveau. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse sauter, même si je ne les connais pas. Lui travaille dans le bâtiment et il a rénové en profondeur leur logement. Ça a passablement irrité le voisinage. Mais je ne sais rien de plus d’eux. »

    Un autre voisin, anonyme, assure ne pas avoir entendu de violences particulières dans l’intimité de ce couple. Jusqu’à ce jeudi soir, lorsqu’il a passé la tête par le balcon et a découvert l’atroce scène trois mètres plus bas. « J’ai entendu du grabuge et je suis sorti pour voir ce qui se passait. C’est là que j’ai aperçu le corps de cette pauvre femme. Sa tête baignait dans le sang. Quelqu’un était en train de la secourir. Et très vite, beaucoup de monde est arrivé pour la prendre en charge. Il reste encore des traces ce matin et j’en ai froid dans le dos. J’espère qu’elle va s’en sortir. »