Suicide de Dinah, 14 ans : sa famille va déposer «plusieurs plaintes»

La jeune fille de 14 ans, qui était harcelée au collège depuis deux ans d’après sa famille, a mis fin à ses jours dans la nuit du 4 au 5 octobre.

La famille de Dinah avait fait savoir qu'elle attendrait la fin du deuil musulman de 40 jours pour déposer plainte. AFP/Frederick Florin
La famille de Dinah avait fait savoir qu'elle attendrait la fin du deuil musulman de 40 jours pour déposer plainte. AFP/Frederick Florin

    Ils veulent savoir ce qu’il s’est passé. Les proches de Dinah, une lycéenne alsacienne de 14 ans qui s’est suicidée après avoir été victime selon eux de harcèlement scolaire, vont déposer des plaintes afin de « faire jaillir la vérité » sur ce drame, a déclaré à l’AFP leur porte-parole, ce jeudi.

    « Plusieurs plaintes vont être déposées dans les prochains jours en complément de l’enquête déjà ouverte » par le parquet de Mulhouse (Haut-Rhin) pour « harcèlement », a indiqué Hugo Martinez, le président de l’association contre le harcèlement scolaire Hugo !, qui « accompagne » la famille de l’adolescente.

    Le nombre et les motifs des plaintes vont être « affinés » dans les jours qui viennent, a-t-il ajouté, s’exprimant à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. La famille de l’adolescente, qui a mis fin à ses jours dans la nuit du 4 au 5 octobre, avait indiqué attendre la fin du deuil musulman de 40 jours pour déposer plainte.

    Enquête sur les réseaux sociaux et le téléphone

    « Le souhait de la famille, c’est véritablement de faire jaillir la vérité, que justice soit faite », pour « la mémoire » de l’adolescente mais aussi « pour qu’il n’y ait plus d’autres » drames semblables, a-t-il poursuivi. Les proches de la jeune fille « sortent d’une période de deuil de 40 jours. Il y a maintenant le quotidien qui va revenir. Et le quotidien sans une petite sœur, sans une fille, c’est un quotidien qui est vidé », a encore souligné Hugo Martinez.



    « Les enquêtes se poursuivent par un certain nombre d’auditions ainsi que par l’exploitation de l’utilisation des réseaux sociaux et du téléphone de la jeune fille », a déclaré à l’AFP la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.

    L’adolescente, scolarisée en classe de seconde, avait été retrouvée pendue au domicile familial de Kingersheim, près de Mulhouse, dans la nuit du 4 au 5 octobre. Elle était la dernière et la seule fille d’une fratrie de trois enfants.

    Lors d’une marche blanche qui avait réuni fin octobre plus d’un millier de personnes à Mulhouse, la mère de Dinah avait mis en cause devant les journalistes plusieurs de ses camarades : selon ses parents, Dinah était victime de harcèlement par des jeunes filles côtoyées au collège et auxquelles elle avait confié son homosexualité.