Au camping de Fouesnant, des propriétaires de mobile homes priés de faire place nette

Le petit camping privé de Kerolland, à Fouesnant (Finistère), institution locale et familiale à cinq minutes de la mer, a été racheté par le groupe Giboire pour en faire un complexe de vacances de luxe. Les propriétaires de mobile homes sont priés de quitter les lieux.

Fouesnant, le 6 avril. Les résidants des mobil-homes se battent pour pouvoir les conserver. PhotoPQR/Le Télégramme/Yves Madec
Fouesnant, le 6 avril. Les résidants des mobil-homes se battent pour pouvoir les conserver. PhotoPQR/Le Télégramme/Yves Madec

    Ils sont furieux depuis la fermeture de leur camping début 2024. Les quelque 60 propriétaires de mobile homes du camping privé de Kerolland (130 emplacements), à Fouesnant, sur la « Riviera » du sud Finistère, se retrouvent priés de quitter leur emplacement et de déplacer leur bien avant la fin de l’année.

    Mais pourquoi ? « La famille qui possède les lieux, que nous connaissons depuis 1970, a décidé de vendre », raconte Corinne Le Blanc, du Collectif des usagers du camping de Kerolland, devenue association de Loi 1901. Ils auraient aimé que cette vente se fasse « avec quelqu’un qui partagerait les valeurs familiales » de cette petite communauté paisible, située à Beg-Meil, à deux pas de la mer.

    « C’est le groupe Giboire qui a racheté le site, et donc les emplacements, que les propriétaires de mobile homes, louaient à l’année. On nous a dit dans un courrier en date du 31 janvier que nous pouvions encore rester pour les deux prochaines saisons. Puis, le dernier courrier, fin mars, nous imposait de partir avant fin 2024 », déplore Corinne Le Blanc.



    Un document transmis au collectif laisserait entrevoir un projet qui dévoile un complexe de vacances chic avec maisons individuelles, petits immeubles et piscines… En attendant, les propriétaires s’interrogent et demandent que Giboire respecte l’engagement de deux ans. Une pétition est d’ailleurs en ligne et rassemble plus de 10 000 signatures.

    Contacté, le groupe a précisé que les installations électriques « ne seraient pas aux normes » et présenteraient « un risque d’incendie ou d’explosion ». Les travaux nécessiteraient une réouverture du camping à la mi-août. « Pas rentable pour le nouveau locataire exploitant provisoire que nous avions contacté pour gérer provisoirement le site », glisse le directeur régional de Giboire, Guillaume Loyer, qui précise que le futur projet envisagé serait « un ensemble de logements, à la fois à l’année et pour les saisonniers ». Quant à l’accessibilité locative, elle n’a pas été évoquée.