A Asnières, des tonnes de fraises vont pousser dans les quartiers Nord

La start-up Agricool rapatrie trois de ses conteneurs maritimes aménagés en fermes à fraises verticales au sein du quartier des Mourinoux.

 Asnières, avenue des Frères-Lumière, mercredi 31 juillet 2019. Agricool va rassembler en lisière de l’autoroute A86 et du quartier des Mourinoux trois de ses conteneurs pour faire pousser des fraises. En photo, l’ingénieur agronome Cyril Davasse pose des échantillons.
Asnières, avenue des Frères-Lumière, mercredi 31 juillet 2019. Agricool va rassembler en lisière de l’autoroute A86 et du quartier des Mourinoux trois de ses conteneurs pour faire pousser des fraises. En photo, l’ingénieur agronome Cyril Davasse pose des échantillons. LP/Adeline DABOVAL

    Avant de pénétrer dans cet espace clos, à l'atmosphère et la lumière parfaitement contrôlées, Cyril Davasse enfile sa charlotte et ses lunettes de protection. En ce mercredi matin, cet ingénieur agronome pose des échantillons jaunes numérotés sur des plants de fraises placés à différentes hauteurs. Ensuite, il contrôlera une à une les 300 buses qui apportent la solution nutritive aux plantes, réparties sur deux murs verticaux à l'intérieur de cet ancien conteneur maritime.

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    Conçus et géré par la start-up Agricool, ces conteneurs viennent d'être installés avenue des Frères-Lumières, à Asnières, juste derrière les parois antibruit de l'autoroute A86. L'un d'eux se trouvait jusqu'alors sur la place Flachat, déjà à Asnières. Le second a été acheminé depuis le siège d'Agricool à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et un troisième arrivera depuis le parc de Bercy, dans le XIIIe arrondissement de Paris, dès que la récole sera achevée.

    Dans le conteneur d'Asnières, les plants de fraises ne comptent pour l'instant que quelques feuilles. « Ils ont été plantés il y a deux semaines, explique Cyril Davasse. Il faudra attendre deux mois pour récolter les premières fraises. »

    « Nos techniques préservent les terres agricoles »

    Début juillet, Agricool a aussi installé trois conteneurs rue des Fauvelles à Courbevoie. L'intérêt de les regrouper par trois est de pouvoir voir plus grand. « Jusque-là nos conteneurs uniques étaient notre vitrine, maintenant on passe vraiment à la phase opérationnelle. Cela permet de rentabiliser », annonce Diane Fastrez, l'une des responsables d'Agricool.

    Bardé de technologie, un conteneur de 30 m² produit aujourd'hui 7 t de fraises par an, soit 28 000 barquettes. « En pleine terre, il faut 4 000 m² pour obtenir le même résultat », indique-t-on chez Agricool. Soit 133 fois moins.

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    La start-up veut aussi y voir une réponse aux défis environnementaux. Dans un rapport rendu public ce jeudi, les scientifiques du Giec pointent le lien entre le réchauffement climatique et l'exploitation des sols. « Nos techniques préservent les terres agricoles en n'utilisant pas ces terres justement », estime ainsi Guillaume Fourdinier, directeur et fondateur d'Agricool.

    Les habitants invités à visiter les conteneurs

    Mais même en produisant en permanence, le système a une limite : il faut trois mois pour que les fruits arrivent à maturité. « Avec trois conteneurs et des cultures lancées en alternance, il y en aura toujours qui seront prêtes à être cueillies », poursuit Diane Fastrez. Quatre employés ont d'ores et déjà été recrutés sur les deux sites.

    Ces installations d'où filtre une curieuse lumière rose ne laissent pas indifférent. « Qu'est-ce qu'ils font là-dedans ? » interroge un habitant du quartier qui promène son chien. Quand il apprend que ce sont des fraises, la réaction est enthousiaste. « C'est une bonne idée, on manque de potager dans le quartier ! » « C'est justement ce que nous comptons faire, rebondit Diane Fastrez. Nous voulons inviter les habitants, leur faire découvrir ce que nous faisons pour qu'ils s'approprient cette ferme. »

    Un troisième conteneur va bientôt être installé. LP/Adeline DABOVAL
    Un troisième conteneur va bientôt être installé. LP/Adeline DABOVAL LP/Adeline DABOVAL