Asnières-sur-Seine : les breakdanseurs s’entraînent en pensant aux JO

La breakdance fera sont entrée comme discipline olympique aux Jeux de Paris 2024. De quoi donner le statut d’athlètes aux danseurs, qui s’entraînent depuis l’an passé dans les Hauts-de-Seine.

 Asnières, février. Les breakdanseurs de Vagabond Crew s’entraînent depuis la rentrée 2019 à l’Espace Delage.
Asnières, février. Les breakdanseurs de Vagabond Crew s’entraînent depuis la rentrée 2019 à l’Espace Delage. LP/Anne-Sophie Damecour

    C'est l'une des troupes de breakdance françaises la plus primée au monde, récompensée aussi bien pour ses chorégraphies de groupe que pour les prestations individuelles de ses membres. Depuis l'été dernier, Vagabond Crew, fondée il y a vingt ans, a posé ses valises à Asnières.

    Le week-end, quand ils ne sont pas en « battle », le nom des compétitions de cette discipline née de la culture hip-hop aux Etats-Unis, les breakdanseurs s'entraînent à l'Espace Delage, mis à disposition par la ville. Des séances en musique, évidemment, et en cercle, toujours, l'un des danseurs effectuant ses figures acrobatiques - six steps, coupoles, couronnes - au milieu des autres.

    Avec un nouvel objectif pour la troupe : les Jeux olympiques de Paris 2024, où la breakdance fera ses débuts en tant que discipline olympique, après avoir été testée aux JO de la jeunesse, en 2018, en Argentine.

    « Notre arrivée à Asnières répond à un double objectif, explique Mohammed Zerrouk, président de l'association Vagabond Crew. Nous proposons des cours aux jeunes de la ville dans le cadre de notre mission sociale d'éducation populaire et nous accueillons les athlètes pour les préparer aux JO. »

    « Les Jeux vont mettre en lumière la discipline »

    Avec encore de nombreuses interrogations sur l'organisation même de la compétition puisque le breakdance devrait voir se confronter les danseurs en individuels, 16 hommes et 16 femmes, soit seulement deux représentants par pays. Reste à savoir comment la fédération française de danse (FFD) effectuera la sélection.

    Et quel sera le système de notation. « Les Jeux sont une formidable opportunité qui va mettre en lumière la discipline, souligne le président de Vagabond Crew. Mais il faudra anticiper l'après et se structurer en amont pour accueillir au mieux les jeunes après les JO ».

    En attendant, la troupe a déjà son « Laboratoire Vagabond », avec des danseurs qui pourront prétendre porter les couleurs de la France. Le plus jeune s'appelle Malik, 13 ans. Un week-end sur deux, ce collégien de Montpellier, ville où était implantée l'association auparavant, vient s'entraîner à Asnières.

    Des bourses et des entraînements à l'Insep

    « Pour l'instant je n'y pense pas vraiment même si, évidemment, ça fait rêver », explique Malik qui a commencé le breakdance à l'âge de 5 ans.

    « Tous mes copains ne parlent que de foot et de Coupe du monde et moi, je me dis que désormais, c'est possible de décrocher une médaille avec ma discipline », savoure-t-il.

    Les breakdanseurs d’Asnières ont les JO de Paris 2024 en ligne de mire. LP/Anne-Sophie Damecour
    Les breakdanseurs d’Asnières ont les JO de Paris 2024 en ligne de mire. LP/Anne-Sophie Damecour LP/Anne-Sophie Damecour

    Les quatre prochaines années seront donc décisives, même si la sélection de la breakdance aux JO a déjà des conséquences. Kevin, 27 ans, membre du club depuis 2010, fait partie de la dizaine de danseurs français ayant désormais le statut d'athlète de haut niveau.

    « Cela nous donne accès à des bourses et au centre d'entraînement de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) », explique-t-il. Sans pour autant se mettre la pression.

    « Je vis de la danse depuis mes 18 ans, ajoute Kévin. Mais ces JO, à Paris, ce sera l'occasion d'apporter de la reconnaissance à cette discipline sportive et artistique. Avec peut-être une médaille à la clé pour la France. »