Laugier a la force en lui

Le combattant de Gentilly, 17 ans, est monté sur la deuxième marche du podium mondial, en fin de semaine dernière au Maroc. Une promesse d'avenir.

Laugier a la force en lui

    L'année 2009 avait commencé par deux énormes désillusions : une élimination dès le 1 e r tour des Championnats d'Europe juniors, en février à Paris, puis une « nouvelle grosse déception », deux mois plus tard aux Championnats de France, avec une simple médaille d'argent. Vendredi à Rabat (Maroc), deux mois après ses 17 ans, Jordan Laugier (Gentilly) a en partie chassé ses mauvais souvenirs en devenant vice-champion du monde junior en - 76 kg.

    Battu en finale par l'Iranien Fadakar (1-2), le Val-de-Marnais sait pourtant qu'il est « passé tout près du titre ». Une nouvelle déception ? « C'est une médaille d'argent au goût d'or », positive Laugier. Tout simplement parce que cet élève de terminale au sport-études de Châtenay-Malabry sait qu'il revient de loinâ?¦ Début octobre, une péritonite, avec début de septicémie, l'avait en effet mis KO ! Opéré le 4 octobre par coelioscopie, le longiligne karatéka (1,84 m) n'a repris l'entraînement que trois semaines plus tard. « Il n'était pas à son niveau en finale, juge d'ailleurs son oncle, Stéphane Caraartinian, son formateur depuis six ans et son professeur à Gentilly. Cette médaille, il est allé la chercher au mental. Sa grande force, c'est qu'il a la gagne en lui. Tout petit, il avait des attitudes de fonceur. On entendra parler de luiâ?¦ »

    Passionné de musées, d'histoire et de musique, Jordan Laugier a d'autres atouts : il n'a « pas la grosse tête » et « adore le travail », détaille Stéphane Caraartinian. « C'est un boute-en-train et un élément fédérateur du groupe, qui sait tout faire techniquement », note aussi Olivier Baudry, son entraîneur en équipe de France. « Ma médaille est un aboutissement après des années de travail et de remise en question, conclut Jordan Laugier dans un sourire. Mais en même temps, c'est un tremplin. » Pour être champion du monde « un jour », glisse-t-il, chez les grands.