Hauts-de-Seine : 21 classes fermeront à la rentrée

La direction académique a rendu ses derniers ajustements pour la carte scolaire de la rentrée de septembre. Qui ne satisfont ni les parents, ni les enseignants.

 Issy-les-Moulineaux, le 11 mai. 34 classes supplémentaires ouvriront à la rentrée et dix fermeront en plus des mesures d’ajustements rendues publiques en avril dernier.
Issy-les-Moulineaux, le 11 mai. 34 classes supplémentaires ouvriront à la rentrée et dix fermeront en plus des mesures d’ajustements rendues publiques en avril dernier. LP/A.R.

    La direction académique des Hauts-de-Seine n'a rien changé à son calendrier. Les derniers ajustements de la carte scolaire pour la rentrée de septembre viennent d'être annoncés : 34 classes supplémentaires ouvriront à la rentrée, dix fermeront en plus.

    Ces mesures d'ajustement s'ajoutent à celles présentées en avril, soit 200 classes fermées et plus d'une centaine ouvertes. À l'époque, le différentiel était de 45 classes fermées, le solde se réduit à 21.

    Pour justifier sa décision, les services de l'Education nationale dans les Hauts-de-Seine mettent en avant, depuis des semaines, la « baisse constante depuis 2017 » du nombre d'élèves dans le département, soit « 1 500 enfants en moins en primaire » chaque année.

    « Nous devons accompagner les évolutions des écoles », explique l'inspection académique. Avec cette diminution de 1 500 élèves, « mécaniquement, on aurait dû perdre 60 postes ». « Mais on n'en supprime qu'une dizaine, observe la direction académique. Au regard des moyens qui nous sont alloués, nous assurons l'amélioration du taux d'encadrement des élèves au plan départemental. »

    Ces explications sont loin de convaincre parents et enseignants. Eux se battent depuis des mois pour un « gel des fermetures de classes », au vu d'une « année exceptionnelle » avec la crise sanitaire. Des manifestations ont eu lieu ponctuellement depuis le déconfinement devant les écoles concernées.

    « On est abattus, on ne nous a pas entendus, souffle Abdelkrim Mesbahi, le président de la FCPE dans le département. Les chiffres sur lesquels se base la direction académique ne sont pas les bons. Certains déménagements, qui étaient prévus avant le confinement, vont être annulés. Les familles resteront dans les communes. »

    Un nouveau comptage à la rentrée

    A contrario, « certains parents n'ont pas encore inscrit leurs enfants. Ils avaient d'autres choses à penser », complète Armelle Pertus, enseignante à Gennevilliers et membre du syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles (Snuipp-FSU).

    Les premières mesures d'ajustement, en avril, avaient été annoncées en plein confinement. « Il aurait fallu laisser une respiration aux classes et geler les fermetures pour cette année. Par rapport à septembre, il y a déjà un différentiel de 1 000 élèves », observe Armelle Pertus.

    La rentrée de septembre aura donc lieu en tenant compte de ces derniers ajustements. Mais, dans les jours qui suivront, un nouveau comptage des élèves aura lieu pour finaliser la carte scolaire. « Trente-huit écoles feront l'objet d'un recomptage, assure Armelle Pertus. Ce qui signifie potentiellement de revoir toute l'organisation quelques jours après la rentrée. »

    « Imaginez, une classe a été fermée en juin et l'enseignant est donc appelé sur une autre école, détaille Abdelkrim Mesbahi. Si la classe rouvre finalement après le recomptage de septembre, il faut appeler un nouvel enseignant qui ne connaît pas l'équipe. » Ce représentant des parents dans le département craint que la rentrée 2020 ne soit « une catastrophe ».