Hauts-de-Seine : que font vos villes pour limiter les effets de la canicule ?

La vague de chaleur qui a frappé le département toute cette semaine est amenée à se reproduire. Pour faire face, les municipalités déploient différents moyens.

 Asnières le 26 juin. Brumisateurs devant l’école Poincaré aux Courtilles.
Asnières le 26 juin. Brumisateurs devant l’école Poincaré aux Courtilles. LP/Olivier Bureau

    Il a fait chaud, très chaud, toute la semaine sur les Hauts-de-Seine. Avec un pic samedi où l'on a enregistré jusqu'à 34 °C à Courbevoie, d'après les mesures de la société locale Fullrama, qui a truffé la ville de capteurs. Alors que de tels épisodes sont amenés à se reproduire, comment mieux aménager la ville pour moins suffoquer lors des pics de chaleur? Nous avons posé la question aux principales villes des Hauts-de-Seine.

    Planter des arbres, aménager des espaces verts

    On le sait, les arbres sont un rempart efficace quand le thermomètre s'affole. Sans verdure, la chaleur se concentre dans les zones où ne règnent que le béton et le bitume.

    La ville d'Asnières a ainsi lancé un plan de plantation de 1 000 arbres, principalement dans la ZAC Seine-ouest (ex-PSA), mais aussi dans les squares et en centre-ville, et chaque opération de travaux prévoit la plantation d'arbres.

    LIRE AUSSI > Canicule 2019 : le record absolu de chaleur en France va-t-il être battu?

    Idem à Gennevilliers : 500 arbres vont être plantés ou replantés d'ici le printemps 2021. 130 ont ainsi été mis en terre au cours de l'hiver 2018-2020, 200 autres doivent l'être d'ici mars 2020. Cette opération, répartie sur toute la ville, concerne en priorité les surfaces très minérales et les abords des écoles, comme rue Marcel-Lamour.

    Gennevilliers, 24 juin. Pour lutter contre les îlots de chaleur, Gennevilliers a lancé un programme de plantation/replantation de 500 arbres, comme ici rue Marcel -Lamour. LP/Olivier Bureau

    Issy-les-Moulineaux avance sa préoccupation de développer les espaces verts (elle en compte aujourd'hui 60 ha), malgré les constructions. « Pour chaque projet à venir, les orientations d'aménagement du PLU intègrent la préservation de la trame verte et de la biodiversité, fait-on valoir en mairie. A titre d'exemple, plus de 10 000 m² d'espaces végétalisés, dont 4 000 m² de pleine terre, seront réalisés dans le cadre de l'opération Issy cœur de ville ».

    Même réflexion à Neuilly, qui a lancé le vaste chantier de réaménagement des contre-allées de l'avenue Charles-de-Gaulle, avec 20 000 m² d'espaces verts créés, 360 arbres plantés, 70 000 arbustes et 20 000 plantes vivaces.

    Levallois-Perret « multiplie les espaces verts », comme récemment à l'angle des rues Louis-Rouquier et Jean-Jaurès, où un espace végétalisé a été aménagé. « Cela passe également par la végétalisation des toitures aussi bien pour les nouvelles réalisations que les rénovations comme récemment pour l'école Pasteur », explique Sophie Deschiens, adjointe au maire (LR) déléguée à l'environnement et à la voirie.

    Des sols plus clairs

    Les services techniques de Courbevoie choisissent, quand cela est possible, des revêtements clairs pour la voirie car ils retiennent moins la chaleur, par exemple sur la place Hérold, près de la mairie. Cette option est également privilégiée pour le futur aménagement du parc Freudenstadt.

    La ville étudie aussi l'opportunité de remplacer les revêtements des cours d'écoles : le maire (LR) Jacques Kossowski visitera d'ailleurs, ce mois-ci, une école parisienne qui a réalisé ce type d'aménagement.

    Miroirs d'eau, vaporisateur d'eau, fontaines

    Asnières a acheté des vaporisateur d'eau qu'elle déploie dans l'espace public. « On les a commandés plus tôt que prévu pour les avoir en cette semaine de canicule et non début juillet comme c'était initialement prévu », indique Frédéric Sitbon, adjoint (LR) aux services techniques. Deux d'entre eux, dans le quartier Freycinet et devant l'école Poincaré, ont fonctionné à plein toute cette semaine. Un autre doit être installé dans le centre, près de la mairie. Et des jeux d'eau sont prévus dans le nouveau square Pompidou qui ouvre mi-juillet.

    LIRE AUSSI > Canicule en Ile-de-France : quels sont les moyens de transport climatisés?

    « Nous en avions déjà installé l'année dernière dans les quartiers nord, rappelle Frédéric Sitbon. Preuve de leur efficacité, il n'y a eu aucune bouche à incendie de vandalisée ! »

    Colombes a aussi installé un vaporisateur d'eau à l'hôtel de ville, au parc Caillebotte et place Aragon. Idem à Gennevilliers dans plusieurs quartiers.

    Sur la place Hérold, Courbevoie a aménagé un miroir d'eau, tout comme Issy, dans le quartier du Fort - il s'agit d'aménagements pérennes. Les enfants (et pas qu'eux) raffolent de ces bassins profonds de quelques centimètres, parfois associés à des jets ou des vaporisateurs d'eau .

    Le plus grand miroir d'eau du monde est à Bordeaux

    A COURBEVOIE, JEAN VEUT « DONNER UNE PETITE TOUCHE DE FRAÎCHEUR » À SA VILLE

    Si les votes avaient lieu aujourd'hui, l'idée soumise par Jean Casanova à la seconde campagne de budget participatif de Courbevoie raflerait à coup sûr une large majorité des suffrages. Son projet ? L'installation d'une vingtaine de vaporisateurs d'eau sur tout le territoire de la ville.

    « Ces vaporisateurs d'eau pourraient par exemple agrémenter et donner une petite touche de fraîcheur à une partie des 43 parcs et jardins de la ville ou aux grands espaces publics comme la place Herold ou la place de Strasbourg, imagine déjà le technicien dans l'audiovisuel, fidèle à Courbevoie depuis plus de 30 ans. C'est en outre un projet peu coûteux dont la réalisation ne dépasserait pas les 50 000 €. »

    L'idée pourrait séduire ceux qui jugent la ville trop minérale et étouffante quand le mercure s'emballe. Mais cette deuxième campagne de budget participatif ne fait que commencer à Courbevoie et les votes n'interviendront qu'à l'automne, à l'issue de la phase de dépôt des projets. « Hélas en octobre, tout le monde aura oublié les épisodes de canicule », estime Jean Casanova. Mais l'homme garde malgré tout espoir : l'an passé, son idée de vaporisateurs d'eau publics avait été recalée de justesse.