La place rénovée ne fait pas l'unanimité
L'opposition parle de gaspillage, des riverains pointent d'autres priorités et les commerçants font grise mine...
La place de la discorde. Cet après-midi, Laurent Vastel (UDI), le maire de Fontenay-aux-Roses, et Patrick Devedjian (LR), le président du conseil départemental, inaugurent en grande pompe la place de l'Eglise, fraîchement rénovée. Huit mois de travaux et 1,4 M€ — dont 80 % apportés par le département — ont été nécessaires pour restaurer ce lieu du centre-ville.
« Ce chantier était nécessaire. En un an, le sol s'est affaissé trois fois sur la place, rappelle Laurent Vastel. Les fontaines étaient aussi trop profondes et pas aux normes, et l'éclairage était défectueux. » De nouvelles fontaines ont donc été installées, le revêtement a été changé et l'endroit est désormais accessible aux personnes à mobilité réduite. « On a aussi créé une place de stationnement handicapé », précise l'élu.
Mais depuis le début des travaux, l'opposition est vent debout contre le projet. « C'est du gaspillage, fustige Pascal Buchet, conseiller municipal PS. La place nécessitait un entretien, pas une rénovation. Les sommes engagées représentent la moitié d'une année d'investissements de la ville. »
A quelques jours de l'inauguration officielle, les passants sont, pour beaucoup, dubitatifs. « C'est plus aéré certes, mais le sol est plus glissant. J'ai vu des personnes âgées tomber ces derniers jours », lâche une riveraine.
Une baisse du chiffre d'affaires des commerçants
Pour Leïla, 54 ans, cette rénovation « n'était pas la priorité ». « Il y a des rues qui mériteraient d'être refaites depuis longtemps », note-t-elle. Jean, Fontenaisien depuis cinquante ans, est beaucoup plus vindicatif : « Cette place, c'est n'importe quoi ! ». « On nous a augmenté les impôts locaux pour faire un endroit qui est moche, sans arbres, avec des éclairages qui n'éclairent plus rien... », dénonce le retraité.
Les plus marqués par les travaux restent les commerçants, implantés autour de la place. « J'ai perdu 200 000 EUR de chiffre d'affaires en cinq mois, souffle le gérant de la brasserie. Si ça ne repart pas vite, je vais devoir fermer... » Alban, qui s'occupe du tabac, craint également pour son avenir. « C'est la catastrophe. Nos clients perdus ont déjà pris d'autres habitudes », gronde-t-il. La mairie a créé une commission locale d'indemnisation : 50 000 EUR seront distribués aux commerçants lésés. « Dans les mois à venir, cette nouvelle place sera un atout pour eux », assure le maire.
