Menacé, le maire écrit au ministre de l'Intérieur

Gennevilliers. « Je fais régulièrement l’objet de campagnes d’intimidation », confie Patrice Leclerc (PCF).
Gennevilliers. « Je fais régulièrement l’objet de campagnes d’intimidation », confie Patrice Leclerc (PCF). (LP/Ariane Riou.)

    Patrice Leclerc, le maire communiste de Gennevilliers, prend les choses au sérieux. L'édile vient d'adresser un courrier à Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, après avoir été victime de menaces par la Ligue de défense juive (LDJ).

    L'organisation extrémiste lui reproche son soutien à Marwan Barghouti, Palestinien emprisonné en Israël pour meurtre. Terroriste pour les uns, combattant pour les autres : le débat fait rage autour de cette figure. Lundi dernier, la mairie de Gennevilliers avait organisé une réunion publique autour de la question palestinienne et de la libération de ces prisonniers.

    Quelques jours plus tôt, la LDJ s'est, elle, fendue d'un billet sur cette campagne. L'organisation évoque des « maires qui s'associent à des mouvements terroristes », fait l'amalgame entre soutien à Barghouti et prétendu soutien à Salah Abdeslam, l'un des terroristes du Bataclan... Elle écrit : « Le compte à rebours de la république (sic) a commencé... Que nos ennemis commencent également à compter. Nous ne resterons pas sans agir. »

    La menace est à peine voilée. « Je la prends d'autant plus au sérieux que je fais régulièrement l'objet de campagnes d'intimidation via Twitter » écrit Patrice Leclerc à Bernard Cazeneuve. Il rappelle que la LDJ est aussi une organisation classée terroriste par les Etats-Unis et conclut : « Aujourd'hui, où sont les actions de l'Etat pour interdire ce mouvement violent ? »