Temu : des associations portent plainte contre la plateforme accusée de manipuler les internautes

Des associations européennes de consommateurs accusent cette plateforme qui compte 75 millions d’utilisateurs mensuels dans l’UE, de manipuler les internautes et de violer plusieurs dispositions du règlement de l’Union européenne sur les services numériques.

Temu est un site d'achats en ligne. Il propose des produits à prix très réduits qui sont principalement expédiés aux consommateurs directement depuis la Chine. Le Parisien/Olivier Arandel
Temu est un site d'achats en ligne. Il propose des produits à prix très réduits qui sont principalement expédiés aux consommateurs directement depuis la Chine. Le Parisien/Olivier Arandel

    Des associations européennes de consommateurs, dont l’UFC-Que-Choisir en France, ont annoncé ce jeudi avoir porté plainte contre la plateforme chinoise de commerce en ligne Temu devant la Commission européenne et les autorités nationales. Elles l’accusent de manipuler les internautes et de violer plusieurs dispositions du règlement de l’UE sur les services numériques (DSA).

    Cette plateforme qui compte plus de 75 millions d’utilisateurs mensuels dans l’UE, « est truffée d’interfaces trompeuses « dark patterns », pour inciter les consommateurs à dépenser plus sur la plateforme », explique Monique Goyens, directrice générale du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) en ajoutant : « Les consommateurs se voient proposer différentes versions plus chères lorsqu’ils ont cliqué sur un produit particulier et ils font face à un parcours du combattant quand ils veulent clôturer leur compte. »



    Or, depuis février, le règlement de l’UE sur les services numériques (DSA) impose, sous peine d’amendes, de nouvelles obligations à toutes les plateformes en ligne pour mieux protéger les utilisateurs contre les contenus illégaux.

    Le règlement interdit, par exemple, les interfaces trompeuses et impose une transparence accrue sur les algorithmes utilisés pour cibler les internautes. Il oblige aussi à contrôler l’identité des vendeurs sur les plateformes et à bloquer les fraudeurs récidivistes.

    Des informations cruciales sur les vendeurs seraient absentes

    Temu « omet souvent de fournir aux consommateurs des informations cruciales sur les vendeurs des produits et n’est donc pas en mesure d’indiquer si le produit répond aux exigences de l’UE en matière de sécurité des produits », reprennent les associations. Cette plateforme ne fournirait pas non plus « des informations suffisantes sur ses systèmes de recommandation et sur la manière dont les différents critères qu’elle utilise conduisent à proposer certains produits ».

    L’association italienne de consommateurs Altroconsumo a testé en octobre 13 produits cosmétiques vendus sur la plateforme et constaté que neuf d’entre eux ne précisaient pas, ou seulement partiellement, la liste des ingrédients.

    En début d’année, la fédération allemande des organisations de consommateurs (VZBV) a accusé Temu d’afficher des avis trompeurs sur les produits vendus et d’induire les consommateurs en erreur sur l’affichage de réductions de prix. Elle a obtenu de Temu des modifications qui ne s’appliquent toutefois pour l’instant que sur le marché allemand.