Algérie : l’opposant Rachid Nekkaz affirme être assigné à résidence

L’homme d’affaires qui veut se présenter à l’élection présidentielle affirme être empêché de sortir de chez lui par la police.

 Rachid Nekkaz samedi près de la mairie d’Alger.
Rachid Nekkaz samedi près de la mairie d’Alger. AFP/Ryad Kramdi

    La police l'avait déjà forcé à quitter Alger ce week-end. Cette fois, les autorités algériennes l'empêcheraient de quitter sa maison. L'opposant Rachid Nekkaz, qui a affirmé ce lundi sur Facebook avoir été assigné à résidence dans la nuit, nous a détaillé sa situation par téléphone.

    « J'ai été arrêté dimanche à Tizi Ouzou (Kabylie), où j'avais donné un discours depuis le balcon de la mairie, j'ai passé huit heures au commissariat avant d'être escorté par 70 policiers et déposé chez moi à Chlef à 1 heure du matin », nous explique-t-il. Depuis, l'homme d'affaires, originaire du Val-de-Marne, assure ne plus avoir le droit de sortir de chez lui. « La police est devant ma porte, elle vérifie les identités des personnes qui veulent me voir, seule ma famille peut me rendre visite, la route devant chez moi a été bloquée », affirme-t-il. Une situation évidemment difficile à faire confirmer par les autorités algériennes.

    « Ils m'ont confisqué mon téléphone »

    « Je ne peux même pas aller boire un café dans mon village, ils m'ont confisqué mon téléphone mais j'ai toujours le WiFi », continue celui qui sillonne les villes algériennes pour recueillir les 60 000 parrainages nécessaires au dépôt de sa candidature à l'élection présidentielle du 18 avril prochain.

    Déjà samedi, Rachid Nekkaz, qui rencontre un succès populaire notamment auprès des jeunes, avait été interpellé par la police après un discours à Alger - « Ils m'ont aspergé de gaz lacrymogène, je me suis évanoui »-, et escorté jusque Chlef, commune où vivent ses parents, à 200 kilomètres de la capitale.

    Rachid Nekkaz, qui nous parle « depuis (son) salon », explique qu'entre 2016 et 2018, les autorités de son pays avaient déjà pris des mesures d'assignation à résidence à son encontre.

    L'homme de 47 ans, connu en France pour avoir payé en 2016 quantité d'amendes pour port de voile intégral à la place des contrevenantes, reçoit une forte adhésion de la jeunesse algérienne qui n'hésite pas à se déplacer par centaines à chacun de ses discours. Depuis plusieurs semaines, l'Algérie se soulève contre le cinquième mandat que brigue le président souffrant Abdelaziz Bouteflika.