Brésil : la justice enquête sur une manifestation à laquelle le président Bolsonaro a participé

Cette manifestation s’était tenue dimanche, en dépit des règles de confinement et alors que le Brésil compte officiellement plus de 40 000 contaminés.

 Le président brésilien Jair Bolsonaro a appelé lundi à une levée dès cette semaine des mesures de confinement, alors que le pic de la pandémie n’a pas encore été atteint.
Le président brésilien Jair Bolsonaro a appelé lundi à une levée dès cette semaine des mesures de confinement, alors que le pic de la pandémie n’a pas encore été atteint. AFP/Sergio LIMA

    Un juge de la Cour suprême fédérale du Brésil a demandé ce mardi une enquête pour déterminer si des actes « criminels » ont été commis lors d'une manifestation pro-militaire et anticonfinement à Brasilia, à laquelle le président Jair Bolsonaro a participé. Ce juge, Alexandre de Moraes, a répondu à une requête du bureau du procureur général de la République qui ne mentionne pas le président brésilien mais « plusieurs citoyens, dont des députés fédéraux ».

    Dans un avis publié ce mardi, le magistrat brésilien qualifie de « très grave » le rassemblement, car il porte atteinte « à l'Etat de droit démocratique du Brésil et ses institutions républicaines ». Dimanche, Jair Bolsonaro était allé soutenir des manifestants qui, au mépris des règles de confinement, s'étaient massés devant le quartier général de l'armée à Brasilia pour réclamer une intervention militaire et la fermeture du Congrès.

    Des revendications « inconstitutionnelles »

    « Nous ne voulons rien négocier », avait lancé le président d'extrême droite, debout à l'arrière d'un pick-up, aux quelque 600 manifestants agglutinés et réclamant l'application d'une loi qui a imposé en 1968 la fermeture du Congrès et supprimé de nombreux droits constitutionnels. Les hommes politiques brésiliens ont réagi dès dimanche à l'intervention du chef de l'Etat qui n'avait à aucun moment remis en question les revendications des manifestants.

    De telles revendications « sont inconstitutionnelles », a affirmé le juge de la Cour suprême, estimant « essentiel » de vérifier l'existence d'éventuelles formes de financement d'actes antidémocratiques. Ancien capitaine de l'armée, Jair Bolsonaro critique constamment les dirigeants du Congrès, les gouverneurs et les maires qui défendent la politique de confinement et de distanciation sociale visant à enrayer la propagation du coronavirus qui a fait plus de 2 500 morts et plus de 40 000 contaminés dans le pays.

    Le président brésilien a en outre appelé lundi à une levée dès cette semaine des mesures de confinement, alors que le pic de la pandémie n'a pas encore été atteint, selon les autorités sanitaires.