Royaume-Uni : les députés votent pour un report du Brexit et contre un second référendum

Après avoir massivement rejeté l’opportunité d’une nouvelle consultation populaire, les députés britanniques ont voté pour un report de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

 Les députés britanniques ont dit non à un nouveau référendum mais ont validé l’idée d’un report du Brexit.
Les députés britanniques ont dit non à un nouveau référendum mais ont validé l’idée d’un report du Brexit. AFP

    Il n'y aura pas de nouveau référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Mais le processus du Brexit pourrait être retardé. Ainsi en ont décidé les députés britanniques, qui ont massivement rejeté ce jeudi un amendement susceptible de permettre la tenue d' un second vote de la population, quelques minutes avant de voter en faveur d'un report de l'échéance.

    À 15 jours de la date prévue du Brexit, les députés ont décidé son report par 412 voix, contre 202. En ce qui concerne le vote sur un second référendum, 334 députés se sont prononcés contre, et 85 pour, près de trois ans après celui de juin 2016 qui avait décidé du Brexit.

    Un report jusqu'au 30 juin

    La date du 29 mars avait été fixée pour la sortie du pays de l'UE. La motion prévoit un court report, jusqu'au 30 juin, si les députés approuvent d'ici le 20 mars l'accord de retrait de l'UE de Theresa May, qu'ils ont déjà retoqué à deux reprises.

    Si l'accord est recalé à nouveau, le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera l'organisation des élections pour le parlement européen en mai. Il faut encore que les 27 pays membres de l'Union européenne approuvent cette demande de report à l'unanimité.

    Plus tôt, le président du Conseil européen Donald Tusk avait invité les 27 à être prêts à accorder « une longue prolongation » au Royaume-Uni s'il « accepte de repenser sa stratégie pour le Brexit et parvient à dégager un consensus autour de celle-ci ».

    Le Brexit sans accord, scénario par défaut

    Ce scénario d'un long report prolongerait l'incertitude dans laquelle est plongé le Royaume-Uni depuis qu'il a voté pour sortir de l'Union européenne en juin 2016. Il pourrait même signifier pas de Brexit du tout, a insisté la dirigeante conservatrice qui compte bien jouer sur cette menace pour rallier à son accord les eurosceptiques de son Parti conservateur et les députés du petit parti unioniste nord-irlandais DUP, son allié au Parlement.

    Mais pour le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, Theresa May devrait accepter que son accord, qui prévoit une sortie du marché unique et de l'union douanière européenne, n'est pas « une option viable ».

    Face à un parlement qui a offert le spectacle de ses divisions au cours d'une série de votes cette semaine, le scénario par défaut reste cependant pour l'instant celui d'un Brexit sans accord au 29 mars, même si une majorité de députés s'est prononcée contre une telle issue mercredi.