Brexit : les entreprises britanniques disent déjà souffrir

L'incertitude sur les modalités et le calendrier du Brexit plongent les entreprises britanniques dans le désarroi. Le patron de Virgin, Richard Branson, appelle à signer la pétition en faveur d'un second référendum.

Lundi 27 juin, dans la salle des échanges de ETX Capital. L'économie britannique encaisse les incertitudes sur les modalités et le calendrier du Brexit. 
Lundi 27 juin, dans la salle des échanges de ETX Capital. L'économie britannique encaisse les incertitudes sur les modalités et le calendrier du Brexit.  (AFP/Daniel Leal-Olivas.)

    Quatre jours après le résultat du référendum sur le Brexit, le ministre britannique des Finances, George Osborne, a prévenu lundi que le Royaume-Uni n'activera l'article 50 pour quitter l'UE qu'au moment opportun, contrairement aux demandes qui lui sont faites en Europe, assurant que l'économie britannique était prête à affronter les turbulences à venir.

    Après six ans de politique conservatrice au côté de David Cameron, Osborne a jugé que l'économie était en bien meilleure situation, avec une croissance robuste, des banques bien capitalisées et un déficit budgétaire réduit. « Résultat, notre économie est plus robuste pour affronter les défis auxquels notre pays fait face », a-t-il souligné.

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    Les chambres de commerce du pays ont lancé un appel à la clarification de la suite des événements. La livre et les marchés boursiers ont continué de baisser ce lundi après avoir lourdement chuté vendredi, réagissant au choc du résultat de la victoire des partisans du « leave  E.U.» au référendum. La compagnie aérienne britannique EasyJet a estimé lundi que la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne devrait affecter son chiffre d'affaires à hauteur d'au moins 5% sur le second semestre. Du coup, l'action a perdu 10,7% après une demi-heure d'échanges à la Bourse de Londres, après avoir périclité plus de 21% ces deux derniers jours.

    La maison-mère de British Airways, International Airlines Group (IAG), a perdu ce lundi matin 9,36%. Parmi les banques, la Royal Bank of Scotland (RBS) perdait 15,25%, le Lloyds Banking Group 8,89% et Barclays 10,23%.

    La livre au plus bas niveau face à l'euro

    Quant à la livre sterling, elle est tombée à son plus bas niveau, depuis plus de deux ans, face à l'euro (83,26 pence).

    L'institut des directeurs (IoD), fédération britannique de chefs d'entreprises, a publié ce lundi les résultats d'un sondage effectué entre vendredi et dimanche auprès de plus d'un millier de ses membres. Il en ressort qu'un quart (24%) des patrons prévoit de geler les embauches et plus d'un sur cinq (22%) envisage de délocaliser certaines opérations.

    « Une majorité d'entreprises pensent que le Brexit sera mauvais pour elles (64%), et du coup les projets d'investissement et d'embauches sont gelés ou leur échelle est réduite », a commenté Simon Walker, directeur général de l'IoD.

    Dans la foulée, le très médiatique patron du groupe Virgin, Richard Branson, a appelé le parlement britannique à « prendre au sérieux » demandant un deuxième référendum. « La décision sur l'avenir du Royaume-Uni s'est fondée sur de fausses promesses qui ont poussé une minorité de l'ensemble des électeurs à voter » pour une sortie du pays de l'UE, écrit le milliardaire britannique sur son blog. Sans cette solution de rattrapage, « l'alternative est d'assister au rapide déclin » du pays. «Please, sign this petition », conclut-il avec un lien vers le site dédié. Ce lundi, à 11 heures, plus de 3,6 millions de personnes avaient signé ce document.

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