Communication, éclatement du commandement… comment Poutine veut reprendre la main sur Wagner
Depuis plusieurs mois déjà, Vladimir Poutine tente de ramener sous la coupe du gouvernement les différentes activités - militaires, économiques et médiatiques - du groupe Wagner. Le tout en faisant attention à ne pas confier trop de pouvoir à une seule personne.
C’est probablement une façon de tirer définitivement un trait sur l’époque Prigojine. Ce jeudi, Vladimir Poutine a assuré publiquement qu’il n’y avait eu « aucun impact externe sur l’avion » qui s’est écrasé fin août avec, à son bord, plusieurs membres de la hiérarchie du groupe Wagner, dont son leader, Evgueni Prigojine. Selon lui, le comité chargé d’enquêter sur le crash aurait même découvert des « fragments de grenades » dans les corps des victimes. Grenades qui, d’après la version du Kremlin, étaient présentes à bord de l’appareil.
En prônant la thèse de l’accident ou de l’assassinat en interne, Vladimir Poutine veut balayer une bonne fois pour toutes les accusations d’une vengeance contre l’ancien leader de la milice, auteur d’une rébellion avortée au début de l’été. C’est aussi un moyen de le décrédibiliser, avance Ulrich Bounat, analyste spécialiste de l’Europe de l’Est et auteur du livre « La guerre hybride en Ukraine ». Un travail de sape post-mortem qui passe également par l’évocation de la cocaïne, qui aurait été trouvée - selon les informations officielles - lors des perquisitions menées chez Evgueni Prigojine. « Malheureusement, aucun test pour vérifier la présence de drogue dans le sang (des passagers de l’avion) n’a été effectué » après l’accident, a regretté le président russe.
