Des islamistes revendiquent l'attentat contre le train russe

Des islamistes revendiquent l'attentat contre le train russe

    Un groupe islamiste du Caucase a revendiqué mercredi l'attentat contre le train de passagers Nevski Express. Le train, reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, a déraillé vendredi dernier. 27 passagers avaient alors été tués.

    Le groupe islamiste caucasien du chef rebelle tchétchène Dokou Oumarov a revendiqué cet attentat selon un site internet proche de ce mouvement, Kavkazcenter.

    «Nous déclarons que cette opération a été préparée et conduite dans le cadre d'une série d'opérations de sabotage planifiée en début d'année contre des lieux stratégiques en Russie, sur ordre de l'Emir de l'Emirat du Caucase, Dokou Oumarov», indique la lettre de revendication que Kavkazcenter dit avoir reçu.

    «Le 27 novembre, le groupe spécial de sabotage a fait exploser le train Nevski Express, reliant Saint-Pétersbourg à Moscou, et qui est utilisé par des hauts fonctionnaires de Russie», explique encore la revendication.

    Les enquêteurs travaillent avec les victimes et les témoins

    Dès le lendemain de la catastrophe, le ministre russe de l'Intérieur, Rachid Nourgaliev, avait assuré que la police disposait d'indices selon lesquels «plusieurs personnes» avaient participé à l'attentat et qu'un homme roux d'une quarantaine d'années était recherché. Aucun responsable russe n'a ensuite évoqué de piste plus précise, ne mentionnant notamment pas la rébellion qui agite le Caucase du Nord depuis les années 1990 et la première guerre de Tchétchénie.

    Six étrangers parmi les blessés

    Au cours des 15 dernières années, la Russie a été frappée par plusieurs attentats et prises d'otages sanglants revendiqués par des groupes caucasiens, mais depuis cinq ans aucune attaque d'envergure n'a eu lieu hors de cette instable région du sud du pays. Mercredi, plusieurs dizaines de passagers du Nevski Express étaient toujours hospitalisées à Moscou, Saint-Pétersbourg, et dans les régions de Tver et de Novgorod, à la frontière desquelles le drame s'est déroulé. Six étrangers se trouvaient parmi les blessés : un Italien, un Belge, un Azerbaïdjanais, un Bélarusse et deux Ukrainiens.

    La morgue de Tver a elle accueilli toute la journée les proches des victimes venus de Saint-Pétersbourg et Moscou pour la plupart afin d'identifier les corps. «Presque tous ont eu besoin d'une aide psychologique», a déclaré à Interfax Galina Fedosseeva, une porte-parole de l'administration de Tver.

    Une nouvelle explosion samedi

    Une deuxième déflagration s'est produite samedi en milieu de journée, alors que les enquêteurs étaient sur le site. Elle a été déclenchée à distance à l'aide d'un téléphone mobile, a indiqué le comité d'enquête du parquet dans un communiqué.

    Elle s'est produite «juste à côté de membres du comité d'enquête»: «cela donne aux enquêteurs des raisons de penser que la deuxième explosion pourrait avoir visé directement le groupe d'enquêteurs», indique le communiqué.

    Le déraillement de plusieurs wagons du Nevski Express, train haut de gamme souvent emprunté par les touristes étrangers, a eu lieu vendredi soir à 284 kilomètres de l'ancienne capitale impériale, dans une zone de forêts et marécages.