Guerre en Ukraine : comment Kiev a déjà gagné la bataille des images

Si Moscou peut se prévaloir de la chute de Marioupol, les Russes, qui ont accumulé les revers militaires sur le terrain, ne sont pas parvenus, après près de trois mois de guerre, à briser la résistance des Ukrainiens.

Saisie par un drone, l'image d'un char russe détruit près d'Irpin en Ukraine, le 6 mai. Dans les médias russes, apparaissent aujourd'hui des premières critiques, certes timides, des défaillances de leur armée. REUTERS/Carlos Barria
Saisie par un drone, l'image d'un char russe détruit près d'Irpin en Ukraine, le 6 mai. Dans les médias russes, apparaissent aujourd'hui des premières critiques, certes timides, des défaillances de leur armée. REUTERS/Carlos Barria

    L’Ukraine peut-elle gagner la guerre ? La question peut paraître décalée alors que le ministère russe de la Défense a annoncé ce vendredi 20 mai la reddition des combattants ukrainiens de la vaste usine métallurgique Azovstal, l’ultime poche de résistance à Marioupol. Victoire, certes, symbolique pour la Russie, au terme de longs mois de siège meurtrier pour les deux camps, impitoyable pour les civils, qui ont peut-être même subi des attaques chimiques — des enquêtes menées dans des conditions hostiles devront l’établir.

    Mais Marioupol illustre aussi les difficultés et les carences de l’armée russe, qui, malgré sa supériorité en effectifs et en équipements, a été tenue en échec des semaines durant dans cette ville portuaire. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, rejetant le terme de « reddition », a préféré parler à la télévision de « sauvetage de héros » négocié avec l’ennemi, promettant à ses compatriotes que les soldats capturés par les Russes ne seront pas exécutés, mais « ramenés à la maison ».