Guerre en Ukraine : Kiev mettra fin aux négociations si ses derniers soldats à Marioupol sont «éliminés»

« Nos soldats sont encerclés », a-t-il déclaré. « Malgré tout, les gars continuent à se défendre », a indiqué le président ukrainien.

La ville de Marioupol le 15 avril 2022. REUTERS/Alexander Ermochenko
La ville de Marioupol le 15 avril 2022. REUTERS/Alexander Ermochenko

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu ce samedi que « l’élimination » des derniers soldats ukrainiens présents dans la ville portuaire de Marioupol assiégée par les forces russes « mettrait fin à toute négociation de paix » avec Moscou.

    « L’élimination de nos militaires, de nos hommes (à Marioupol) mettra fin à toute négociation » de paix entre la Russie et l’Ukraine, a déclaré le président Zelensky au cours d’un entretien avec plusieurs médias ukrainiens, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans « une impasse ».

    En termes de bilan humain, « Marioupol, cela peut être dix fois Borodianka », une petite ville ukrainienne près de Kiev détruite après avoir été pilonnée et théâtre d’exactions présumées pendant son occupation par les soldats russes, a accusé Volodymyr Zelensky.

    VidéoGuerre en Ukraine : 3000 personnes ont fui Marioupol, ville assiégée par l'armée russe

    « Et plus il y aura de Borodianka, plus ce sera difficile » de négocier, a-t-il souligné. « Pour être honnête, nous n’avons aucune confiance dans les négociations concernant Marioupol. » Après que l’armée ukrainienne a annoncé le 11 avril se préparer à « une ultime bataille » dans cette cité du sud-est, Zelensky a admis une « situation très difficile ». « Nos soldats sont encerclés », a-t-il déclaré. « Malgré tout, les gars continuent à se défendre. »

    Des pourparlers au point mort

    Quarante jours après avoir commencé, les combats se concentrent désormais dans la vaste zone industrielle de Marioupol, près de la mer d’Azov. Le « contact » est maintenu avec les forces ukrainiennes sur place, a affirmé Volodymyr Zelensky.

    « C’est une crise humanitaire, il n’y a ni nourriture, ni eau, ni médicaments », a-t-il ajouté, accusant la Russie de « refuser » la mise en place de couloirs humanitaires. Mardi, les autorités ukrainiennes ont prédit un bilan de 20.000 à 22.000 morts à Marioupol, une ville stratégique qui comptait en temps de paix 441.000 habitants.

    Les pourparlers entre les belligérants sont au point mort depuis plusieurs jours. Ils sont « extrêmement difficiles » selon les propos mardi d’un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. Le président russe Vladimir Poutine avait quant à lui taxé mardi les négociateurs ukrainiens de « manque de cohérence ».

    Kiev veut que la sécurité de l’Ukraine soit garantie dans un traité

    Samedi, le président Zelensky a dit vouloir un traité de paix avec Moscou constitué de « deux documentés séparés ». « L’un des deux portera sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine, l’autre (concernera) directement ses relations avec la Russie. »

    Dans ce premier document, la sécurité de l’Ukraine serait garantie par certains pays « ayant montré » leur intérêt, comme « le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Italie, la Turquie », a-t-il affirmé dans ce même entretien avec les médias ukrainiens. « Moscou voudrait avoir un seul traité (…) mais tous ne se voient pas vraiment discuter avec la Russie », a ajouté le président ukrainien.