Guerre en Ukraine : le Donbass est la « priorité numéro un » de Poutine, qui se dit prêt à négocier avec Kiev

Le président russe a affirmé jeudi la volonté de Moscou de « libérer » le Donbass, où l’armée russe continue de progresser. Il a également dit être prêt à des discussions avec Kiev, si l’Ukraine le veut.

Vladimir Poutine a affirmé jeudi que l'objectif de Moscou était de "libérer" le Donbass. AFP / Vyacheslav Prokofyev
Vladimir Poutine a affirmé jeudi que l'objectif de Moscou était de "libérer" le Donbass. AFP / Vyacheslav Prokofyev

    C’est sa « priorité numéro un ». Vladimir Poutine a affiché jeudi sa volonté inébranlable de conquérir tout le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où son armée progresse, assurant en outre que ses troupes repoussaient en parallèle les forces ukrainiennes de la région frontalière russe de Koursk. Le président russe a également dit être disposé à des pourparlers avec Kiev sur la base de ceux du printemps 2022, si l’Ukraine le demande, alors que Moscou disait exclure toute discussion du fait de l’offensive ukrainienne contre la région de Koursk lancée début août.

    Vladimir Poutine a ordonné le 24 février 2022 un assaut à grande échelle contre son voisin ukrainien, une opération militaire que le Kremlin pensait éclair. Mais après des semaines de résistance ukrainienne acharnée, les forces de Moscou ont dû battre en retraite au printemps 2022 du nord de l’Ukraine, avant de perdre du terrain dans le Sud et dans la partie nord du front oriental. Ces défaites humiliantes ont poussé le maître du Kremlin à mobiliser à l’automne 2022 plusieurs centaines de milliers de réservistes et proclamer l’annexion de quatre régions ukrainiennes – Louhansk, Donetsk, Kherson, Zaporijjia –, sans toutefois les contrôler entièrement.

    « La libération » totale du Donbass, qui comprend les régions de Louhansk et Donetsk, « est notre priorité numéro un », a martelé jeudi Vladimir Poutine lors d’un forum économique dans l’Extrême-Orient russe, affichant sa détermination sans faille, malgré le coût humain et économique. Le président russe avait déjà fixé au préalable comme condition, avant toute discussion de paix, que Kiev se retire complètement de ces zones. Une demande inacceptable pour l’Ukraine et ses alliés occidentaux.

    « L’ennemi s’est affaibli »

    Alors que l’armée russe était à l’initiative sur le front depuis près d’un an, les forces ukrainiennes ont lancé le 6 août une offensive d’ampleur dans la région russe de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés selon Kiev, soit la plus grande avancée en sol russe d’une armée étrangère depuis la Deuxième Guerre mondiale.

    L’un des objectifs affichés par Kiev ces dernières semaines était de forcer la Russie à redéployer ses troupes qui sont à l’attaque dans la région de Donetsk, d’après Vladimir Poutine. Mais selon lui cet objectif a échoué, Moscou poursuivant son assaut dans le Donbass, en particulier en direction de Pokrovsk, nœud ferroviaire et routier crucial pour la logistique des forces ukrainiennes dans cette région de l’est de l’Ukraine.

    VidéoGuerre en Ukraine : Poutine promet « d’expulser » les forces ukrainiennes en Russie

    « (La tactique ukrainienne) a-t-elle fonctionné ? Non ! », a soutenu jeudi Vladimir Poutine. « Au contraire (…), l’ennemi s’est affaibli dans des zones clés et nos troupes ont accéléré les opérations offensives » sur le front oriental, s’est-il félicité, assurant que l’Ukraine y subissait « de très lourdes pertes ». Dans la région de Koursk, les forces russes ont même, d’après lui, « stabilisé la situation et commencé à expulser progressivement » l’armée ukrainienne, qui dit contrôler une centaine de localités.

    Prêt à discuter ?

    S’agissant d’éventuels pourparlers, le président russe a affirmé être prêt à des discussions avec Kiev, si l’Ukraine le veut, mais à condition de les mener sur la base des « documents sur lesquels on s’était entendus et qui avaient été de facto paraphés à Istanbul » au printemps 2022. Ces textes évoqués par le chef de l’État russe n’ont jamais été rendus publics, et la partie ukrainienne a toujours démenti tout accord.

    L’annonce de Vladimir Poutine intervient pourtant deux semaines après que le Kremlin a soutenu mordicus que des pourparlers pour mettre fin au conflit étaient impossibles, « à ce stade », en raison de l’attaque ukrainienne dans la région de Koursk.