Guerre en Ukraine : peut-on vraiment croire à un accord de paix avec la Russie, comme le laisse penser Poutine ?

Alors que Moscou excluait toute discussion du fait de l’offensive ukrainienne d’août contre la région de Koursk, le président russe a affirmé jeudi qu’il était disposé à des pourparlers avec Kiev. Une stratégie destinée à satisfaire l’opinion russe et à obtenir un maximum de gains par une paix temporaire.

« Sommes-nous prêts à négocier avec [l'Ukraine] ? Nous n’avons jamais refusé », a assuré le chef de l’État russe jeudi 5 septembre, lors d'un discours prononcé au forum économique de Vadivostok. AFP
« Sommes-nous prêts à négocier avec [l'Ukraine] ? Nous n’avons jamais refusé », a assuré le chef de l’État russe jeudi 5 septembre, lors d'un discours prononcé au forum économique de Vadivostok. AFP

    Véritable volonté d’ouverture, ou manœuvre stratégique ? Le président russe Vladimir Poutine s’est prononcé en faveur d’une reprise des négociations avec l’Ukraine lors d’un discours prononcé au forum économique de Vladivostok. « Sommes-nous prêts à négocier avec eux ? Nous n’avons jamais refusé », a assuré, jeudi, le chef de l’État russe. Une déclaration surprenante, alors même que Moscou excluait jusqu’alors toute discussion avec Kiev et ce, notamment, depuis le lancement de l’opération ukrainienne sur le territoire russe, en août dernier.

    Ce revirement soudain s’adresse, en premier lieu, à la population russe. « Parler de paix, se positionner en interlocuteur responsable, permet à Vladimir Poutine de renforcer un imaginaire. Celui d’une Russie agressée, qui est prête à faire des compromis, estime Ulrich Bouna, analyste spécialiste de l’Europe centrale. Cette position, qui a toujours été affichée par Moscou, rejette la responsabilité de la guerre sur les Ukrainiens et rassure les Russes, qui subissent les conséquences de la guerre et seraient tout à fait satisfaits de voir le conflit prendre fin. »