Gaza : Washington n’exerce pas une « pression suffisante » sur Israël pour stopper la guerre, juge le Hamas

Selon Oussama Hamdane, un des hauts responsables du Hamas, le mouvement est toujours en capacité de maintenir son combat contre Israël, grâce à une « accumulation d’expériences et la mobilisation de nouvelles générations ».

« Le prochain gouvernement de Gaza doit être un gouvernement palestinien commun (...) Nous avons clairement dit que le jour d’après doit être palestinien », a estimé le haut responsable du Hamas. AFP/Omar Al-Qattaa
« Le prochain gouvernement de Gaza doit être un gouvernement palestinien commun (...) Nous avons clairement dit que le jour d’après doit être palestinien », a estimé le haut responsable du Hamas. AFP/Omar Al-Qattaa

    Il juge les efforts des autorités américaines insuffisants. Un représentant du Hamas a accusé dimanche les États-Unis de ne pas exercer une « pression suffisante » sur Israël pour parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

    « L’administration américaine n’exerce pas une pression suffisante ou appropriée sur la partie israélienne. Elle tente plutôt de justifier la soustraction de la partie israélienne à tout engagement », a déclaré Oussama Hamdane, dans un entretien à l’AFP.

    Dans le même entretien, le haut responsable a assuré que son mouvement restait en mesure de se battre contre Israël. « La capacité de la résistance à continuer est élevée ». Malgré les pertes subies au cours de plus onze mois de guerre dans la bande de Gaza, malgré « les martyrs et les sacrifices », le mouvement bénéficie d’une « accumulation d’expériences et de la mobilisation de nouvelles générations », a-t-il ajouté.

    Ces déclarations interviennent moins d’une semaine après celles du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui avait affirmé aux journalistes que le Hamas « n’existait plus » en tant que formation militaire à Gaza.

    « Israël n’est pas immunisé »

    Oussama Hamdane a par ailleurs estimé que la récente attaque de missile des rebelles yéménites houthis contre Israël était « un message adressé à toute la région qu’Israël n’est pas une entité immunisée ».

    « Même les capacités israéliennes ont des limites, et la possibilité de développer une action de résistance contre l’entité sioniste est une possibilité sérieuse et réelle », a-t-il estimé.

    S’exprimant sur la sortie de la guerre, le responsable a assuré souhaiter une administration palestinienne pour la bande de Gaza. « Le prochain gouvernement de Gaza doit être un gouvernement palestinien commun (…) Nous avons clairement dit que le jour d’après doit être palestinien », a déclaré Oussama Hamdane.

    Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a promis de détruire le mouvement islamiste après son attaque sans précédent menée le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1 205 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

    Sur les 251 personnes enlevées lors de cette attaque, 97 sont toujours retenues dans la bande de Gaza assiégée, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. La riposte israélienne a fait au moins 41 206 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas depuis 2007, qui ne précise pas le nombre de civils et de combattants tués.

    Netanyahou sous pression

    Dans ce contexte, le Premier ministre Netanyahou est soumis à une pression croissante pour conclure un accord de cessez-le-feu associé à la libération des otages en échange de prisonniers palestiniens.

    L’annonce par Israël ce mois-ci de la découverte dans un tunnel à Gaza des corps de six otages, « exécutés » par le Hamas, a suscité une vague d’indignation dans le pays, provoquant une grève générale et des manifestations qui se sont poursuivies à Tel-Aviv et à Jérusalem dans la nuit de samedi à dimanche.

    Mais après des mois de négociations par l’entremise des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, les discussions semblent dans l’impasse, les deux parties s’accusant mutuellement de les bloquer.

    Lors de deux conférences de presse organisées après l’annonce de la mort des six otages, Benyamin Netanyahou avait accusé le Hamas de refuser tout compromis et affirmé qu’il ne céderait pas « à la pression » sur les points de blocage. Il avait également indiqué qu’au moins 17 000 combattants du Hamas avaient été tués depuis le début de la guerre à Gaza.