L’opposant Alexeï Navalny n’a pas été intoxiqué, selon les services de santé russes

Cette figure de l’opposition à la Russie de Poutine n’exclut pas d’avoir été empoisonné dimanche, alors qu’il se trouvait dans sa cellule de prison.

 Alexeï Navalny affirme n’avoir jamais eu d’allergie et n’exclut pas la thèse de l’empoisonnement (illustration).
Alexeï Navalny affirme n’avoir jamais eu d’allergie et n’exclut pas la thèse de l’empoisonnement (illustration). Vasily MAXIMOV/AFP

    Les services de santé russes ont affirmé mercredi n'avoir détecté « aucune substance toxique » dans l'organisme d'Alexeï Navalny. Le principal opposant au Kremlin avait été hospitalisé dimanche officiellement à cause d'une « grave réaction allergique » mais lui et son entourage n'excluent pas qu'il ait été empoisonné.

    Condamné la semaine dernière à 30 jours d'emprisonnement, Alexeï Navalny a été hospitalisé le 28 juillet avant d'être renvoyé en cellule dans la journée du 29. Au moment de son transfert à l'hôpital, Alexeï Navalny souffrait notamment d'un gonflement des paupières et avait de multiples abcès au cou, au dos, sur le torse et aux coudes.

    Des analyses « absurdes », selon l'avocat de Navalny

    Son entourage, qui soulignait que l'opposant n'avait jamais eu de réaction allergique de sa vie, avait mis en doute cette version et évoqué un potentiel empoisonnement issu d'un « agent toxique » ayant atteint l'avocat de 43 ans. Mercredi soir, son médecin personnel, Anastasia Vassilieva, a jugé les résultats de ces analyses « complètement absurdes « car il aurait, selon elle, fallu les accompagner d'un examen de ses cheveux, de ses draps et de ses vêtements.

    « On ne sait pas si cette substance chimique était présente en quantité suffisante dans le sang et l'urine pour être détectée et quelle est sa durée de vie dans l'organisme », a affirmé le Dr Vassilieva sur son compte Facebook, s'étonnant par ailleurs de la « rapidité » avec laquelle les résultats ont été rendus publics.

    Membre du groupe contestataire Pussy Riots, Piotr Verzilov, qui était soudainement tombé gravement malade en septembre, a également mis en cause ces analyses. « Quelle coïncidence ! Quand j'étais inconscient et proche de la mort à l'Institut Sklifossofski, les médecins n'avaient rien trouvé non plus ! Mais quelques jours plus tard, des médecins allemands arrivaient à la conclusion que j'avais été empoisonné », a-t-il affirmé sur Twitter.

    Un contexte de forte répression

    Dans un message diffusé sur son blog, Alexeï Navalny avait assuré n'avoir jamais eu d'allergie et ne pas exclure la thèse de l'empoisonnement par quelqu'un s'étant introduit dans sa cellule quand les détenus en étaient absents.

    L'affaire intervient dans un contexte de regain de répression du mouvement de contestation avant les élections locales de septembre et au lendemain d'une manifestation de l'opposition à Moscou marquée par près de 1400 arrestations.

    Plus de 700 personnes interpellées ont ensuite été relâchées par la police, tandis qu'une soixantaine ont été placées en détention et plus de 160 condamnées à des amendes.