Pakistan : attaque meurtrière contre des sportifs sri-lankais

Pakistan : attaque meurtrière contre des sportifs sri-lankais

    Huit personnes ont été tuées mardi à Lahore, dans l'est du Pakistan, lors d'une attaque visiblement planifiée contre l'équipe de cricket du Sri Lanka. L'attaque est comparée, par les autorités pakistanaises, à celle menée en novembre par un commando islamiste à Bombay, en Inde.

    Les douze assaillants masqués, très bien entraînés selon la police, ont ouvert le feu avec des armes automatiques et des grenades sur le convoi transportant les joueurs, déclenchant une fusillade avec les forces de l'ordre. Six policiers et deux civils ont été tués, a indiqué la police, et sept joueurs ont été blessés.

    «Une attaque terroriste planifiée»

    Les autorités pakistanaises, à commencer par le président Asif Ali Zardari, ont dénoncé «une attaque terroriste planifiée», survenue à proximité du stade où le Pakistan et le Sri Lanka devaient disputer un match de cricket, le sport le plus populaire d'Asie du Sud. La rencontre a été annulée et les joueurs devaient regagner leur pays.

    Des témoins ont raconté que le quartier commerçant de Liberty Square s'était transformé pendant de longues minutes en champ de bataille, les hommes masqués se cachant derrière des arbres pour ouvrir le feu.

    «C'est une attaque terroriste planifiée. Ce n'était pas des terroristes ordinaires. C'étaient des gens entraînés. Ils ont utilisé des armes lourdes», a affirmé le gouverneur de la province du Pendjab, Salman Taseer. «Cette attaque ressemble à celles de Bombay», a affirmé Khaled Farooq, le chef de la police du Pendjab, dont Lahore, la deuxième ville du Pakistan, est la capitale. Les attaques de Bombay étaient «une opération commando et celle-ci est aussi une opération commando», a-t-il ajouté.

    Un commando islamiste avait mené fin novembre des attaques coordonnées en plusieurs lieux de Bombay, la capitale économique de l'Inde, qui avaient fait 174 morts, dont neuf des dix assaillants. Le Pakistan avait été montré du doigt par les autorités indiennes, avant d'admettre en février que les attentats avaient été en partie planifiés sur son sol. L'Inde a une nouvelle fois mardi demandé au Pakistan des efforts accrus contre le terrorisme.

    Le Sri Lanka n'accuse pas les séparatistes tamouls

    Après l'attaque, les services de sécurité ont annoncé avoir désamorcé deux voitures piégées à Lahore et découvert un stock d'armes, y compris des grenades et des explosifs, ainsi qu'un dispositif de mise à feu.

    Le Sri Lanka a annoncé que son ministre des Affaires étrangères allait être dépêché au Pakistan. Le président Mahinda Rajapakse a lui aussi qualifié l'attaque de «lâche attentat terroriste», mais s'est gardé d'accuser les séparatistes tamouls qui combattent les forces srilankaises. Le chef de la police du Pendjab a indiqué de son côté que les assaillants «semblaient être pachtounes,» l'ethnie qui peuple les régions du nord-ouest du Pakistan, frontalières de l'Afghanistan et dont sont originaires les talibans.

    Des milliers de soldats pakistanais sont engagés dans des opérations militaires contre les talibans pakistanais et afghans, liés au réseau Al-Qaïda, dans le nord-ouest du Pakistan. Ces groupes islamistes sont soupçonnés d'être à l'origine d'une vague d'attentats qui ont fait plus de 1.600 morts à travers le Pakistan depuis juillet 2007.

    Londres a condamné l'attaque, «insensée et choquante» selon le ministre de la Culture et des Sports Andy Burnham. Le Foreign Office l'a lui aussi «fermement condamnée», confirmant qu'un Britannique avait été légèrement blessé dans l'attaque.