Russie : 20 ans de prison requis contre Alexeï Navalny, l’opposant dénonce cette « guerre stupide et insensée »

L’opposant russe déjà emprisonné Alexeï Navalny est jugé depuis un mois à huis clos dans un nouveau procès pour « extrémisme ». Le verdict sera rendu le 4 août.

Alexeï Navalny, emprisonné dans la colonie pénitentiaire IK-2 de Pokrov, apparaît sur un écran lors d'une audience au tribunal pour examiner l'appel de sa peine de prison, à Moscou, le 24 mai 2022. Reuters/Evgenia Novozhenina
Alexeï Navalny, emprisonné dans la colonie pénitentiaire IK-2 de Pokrov, apparaît sur un écran lors d'une audience au tribunal pour examiner l'appel de sa peine de prison, à Moscou, le 24 mai 2022. Reuters/Evgenia Novozhenina

    La charge est lourde. Le principal opposant au Kremlin risquait trois décennies de prison pour « extrémisme ». Aujourd’hui, l’accusation demande « 20 ans d’emprisonnement pour Navalny, à purger dans une colonie à régime spécial », ont écrit ses proches sur la messagerie Telegram. Ils précisent que le verdict sera rendu le 4 août.

    Depuis le déclenchement de la campagne militaire en Ukraine en février 2022, la plupart des opposants majeurs n’ayant pas fui la Russie ont été emprisonnés ou poursuivis, notamment pour avoir dénoncé le conflit. Alexeï Navalny, connu pour ses enquêtes anticorruption, purge déjà une peine de neuf ans de prison pour « fraude ». Une condamnation qu’il juge politique.



    L’opposant de 47 ans, qui a survécu de peu en 2020 à un empoisonnement qu’il impute au Kremlin, est emprisonné depuis janvier 2021. Il risque désormais jusqu’à 30 années de réclusion dans un nouveau procès où il est notamment accusé d’« extrémisme » et d’avoir « réhabilité l’idéologie nazie ».

    Critique de l’offensive russe

    Le procès se tient dans la colonie pénitentiaire de très haute sécurité IK-6 à Melekhovo, à 250 km à l’est de Moscou. Les contours de l’accusation sont encore flous, la défense de Navalny n’ayant eu que 10 jours pour examiner les 196 volumes du dossier.

    L’opposant accuse le Kremlin de vouloir le garder en prison à vie pour lui faire payer ses critiques qui n’ont pas faibli malgré son emprisonnement : par l’intermédiaire de son équipe, il continue de publier régulièrement sur les réseaux sociaux pour dénoncer notamment l’offensive en Ukraine. Durant son procès, l’opposant Navalny a vivement critiqué la décision de Moscou de lancer ses troupes à l’assaut de l’Ukraine en février 2022. Il parle de « guerre stupide et insensée », selon des déclarations publiées par ses collaborateurs sur Telegram.