Syrie : l'assaut est lancé contre Raqqa, le fief de Daech

Une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par la coalition internationale a lancé mardi un assaut sur Raqqa, le fief de Daech en Syrie. La bataille devrait être «longue et difficile», selon un général américain.

Hazima, au nord de Raqqa (Syrie), mardi. Le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Talal Sello, annonce le début de la bataille de reconquête de ce fief de Daech.
Hazima, au nord de Raqqa (Syrie), mardi. Le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Talal Sello, annonce le début de la bataille de reconquête de ce fief de Daech.
AFP/DELIL SOULEIMAN.

    Sept mois après avoir lancé une offensive d'envergure, des combattants arabes et kurdes syriens soutenus par les Etats-Unis sont entrés mardi dans la ville de Raqqa, considérée par Daech non seulement comme son principal bastion en Syrie mais aussi comme la capitale de son «califat» depuis 2014. La coalition a annoncé avoir de nouveau frappé en Syrie des forces pro-régime près d'Al-Tanaf, non loin des frontières irakienne et jordanienne.

    «Nous déclarons aujourd'hui le début de la grande bataille pour libérer Raqqa, la capitale du terrorisme», a déclaré le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Talal Sello, à des journalistes dans le village de Hazima, au nord de Raqqa. «Nos forces sont entrées dans le quartier de Mechleb», à l'est de la ville a déclaré peu après la commandante des FDS Rojda Felat. Selon elle, des combats violents ont également rage à la périphérie nord.

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    «Asséner un coup décisif» au «califat de Daech»

    Le général américain Steve Townsend, qui commande les forces de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, a averti dans un communiqué que la bataille serait «longue et difficile». Néanmoins elle «assénera un coup décisif» au «califat de Daech», a-t-il dit en allusion aux territoires conquis en Syrie et en Irak voisin, dont une grande partie lui a été reprise.

    Daech est notamment en passe de perdre en outre Mossoul, son dernier grand fief urbain en Irak. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein a accusé mardi Daech d'avoir tué 163 personnes qui, le 1er juin, cherchaient à fuir la ville irakienne.

    En préparation de l'assaut sur Raqqa, «la coalition a mené des raids aériens toute la nuit», selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. La coalition fournit aux FDS des armes, un appui aérien et les assiste au sol avec des conseillers.

    Des craintes pour les civils

    Raqqa est peuplée d'environ 300.000 habitants, y compris quelque 80.000 déplacés ayant fui d'autres régions de la Syrie depuis la guerre. Les forces antidjihadistes accusent Daech de se servir des civils comme «boucliers humains et de se cacher au milieu de la population. Les risques restent grands en outre pour les civils qui cherchent à la fuir.

    Les Nations unies ont exprimé leurs craintes pour la sécurité de plus de 400.000 civils, dont des femmes et des enfants, pris au piège des combats dans la ville de Raqqa et des secteurs sud de la province du même nom. Selon l'organisation humanitaire Médecins sans frontières, la fuite des civils s'accélère. «800 personnes par jour arrivent dans le camp» de déplacés d'Aïn Issa, à une trentaine de km au nord de Raqqa.

    Selon l'OSDH, une frappe aérienne de la coalition internationale a fait 21 morts parmi des civils qui tentaient lundi de fuir Raqa. «Les civils embarquaient dans de petits bateaux sur la rive nord de l'Euphrate pour fuir les faubourgs du sud de Raqqa», a expliqué Rami Abdel Rahmane. Des femmes et des enfants font partie des victimes. Des avions russes ont aussi effectué des raids contre des convois de Daech partant de Raqqa.

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