Tunisie : Kais Saied dément tout racisme envers les migrants africains

Le 21 février, le président tunisien avait affirmé que la présence d’immigrés en provenance d’Afrique subsaharienne était source de « violences et de crimes ».

Kais Saied, photographié en décembre 2022, Picture Alliance/Icon sport
Kais Saied, photographié en décembre 2022, Picture Alliance/Icon sport

    Il se défend de tout racisme. Le président tunisien Kais Saied a nié toute discrimination à l’égard des Africains subsahariens après le tollé suscité par son discours incendiaire contre les migrants clandestins de son pays. Le 21 février, Kais Saied a affirmé que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.

    Après ce discours, condamné par des ONG comme « raciste et haineux », des ressortissants d’Afrique subsaharienne ont fait état d’une recrudescence d’agressions à leur encontre et se sont précipités par dizaines à leurs ambassades pour être rapatriés. Dans un apparent souci d’apaisement, Kais Saied a affirmé lors d’une entrevue avec le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo, qui faisait escale à Tunis, que les Africains présents en Tunisie étaient des « frères », selon une vidéo diffusée par la présidence tunisienne.

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    Affirmant que l’objectif de son discours était de faire respecter la « légalité tunisienne concernant les étrangers » et d’empêcher toute « juridiction parallèle aux juridictions de l’État », il a rejeté les « propos malveillants » de ceux qui « ont voulu interpréter le discours à leur guise pour nuire à la Tunisie ».

    21 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne dans le pays

    « Cette situation concernant les Africains ne peut être interprétée par les langues malveillantes, comme ils l’ont fait ces derniers jours, comme du racisme. De quoi ils parlent ? Ils divaguent », a-t-il ajouté. « Je suis Africain et je suis fier de l’être », a-t-il encore dit.

    Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a parlé d’une « mal-interprétation » du discours de Kais Saied sur les migrants subsahariens, affirmant qu’il ne pouvait pas croire que « le président de la Tunisie, le pays de (Habib) Bourguiba, peut être xénophobe ou raciste ».

    L’Union africaine avait condamné des déclarations « choquantes », appelant les pays membres à « s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste ». Selon des chiffres officiels, la Tunisie compte plus de 21 000 ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, en majorité en situation irrégulière, soit moins de 0,2 % d’une population totale d’environ 12 millions.