Jeux paralympiques : l’exploit d’Emeline Pierre, l’émotion de Marie Patouillet… Le récap du dimanche 1er septembre

    Journée exceptionnelle au Jeux paralympiques de Paris 2024 : le clan français a décroché 9 nouvelles médailles, dont trois en or, et a intégré le top 5 au tableau des médailles.

    La para-nageuse Emeline Pierre a été l'une des héroïnes françaises de la journée de dimanche. Reuters
    La para-nageuse Emeline Pierre a été l'une des héroïnes françaises de la journée de dimanche. Reuters

    L’actu du jour

    Elle a réalisé l’exploit français de la journée. Emeline Pierre a créé la sensation ce dimanche à Paris La Défense Arena en allant chercher une incroyable médaille d’or sur le 100 m nage libre en para-natation S10 (limitation de mouvement à un faible niveau). Portée par un public en délire, la Paloise de 24 ans a pris le meilleur sur la recordwoman du monde et paralympique, la Canadienne Aurélie Rivard, s’imposant en 1′00″49.

    Première de sa série en 1′01′'51 plus tôt dans la journée, Emeline Pierre, qui participe à ses premiers Jeux paralympiques, a donc apporté au clan bleu son deuxième titre en para-natation, après le sacre d’Ugo Didier sur 400 m nage libre S9. « J’ai passé la journée un peu excitée, à vouloir y aller ce soir, a-t-elle réagi en zone mixte. Je savais qu’il y avait un truc cool à jouer, je savais que je pouvais monter sur cette boîte et quand je vois le plot s’allumer, je me dis waouh, ça y est, je suis sur ce podium. Mais pas une seule minute, j’ai pensé que j’étais première. C’est en me tournant et en voyant tout ce public français crier que je me suis dit : ça y est, je viens de faire le plus gros truc de ma carrière. »

    Le bilan des Français

    Mais Emeline Pierre n’a pas été la seule française à briller ce dimanche. Quelques heures avant le sacre de la para-nageuse, Marie Patouillet s’est parée d’or en remportant la poursuite individuelle C5 au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. La para-cycliste, qui disputait à 36 ans la dernière course de sa carrière sur la piste, a surpris son monde en venant à bout de sa compatriote Heïdi Gaugain (19 ans). Un duel fratricide synonyme de sixième et septième breloques pour la délégation de cyclisme sur piste, véritable pourvoyeuse de médailles pour la France depuis le début des Jeux.

    De son côté, Tanguy De La Forest a décroché son premier titre paralympique sur le tir à la carabine à 10 m couché mixte (SH2). Auteur d’une énorme finale, le para-tireur de 46 ans réalise des Jeux 2024 exceptionnels, lui qui avait déjà été médaillé d’argent sur l’épreuve masculine vendredi dernier.

    La surprise de la journée est venue de Gloria Agblemagnon. La para-athlète a achevé la finale du lancer du poids F20 à la deuxième place, synonyme d’un podium argenté. La Française de 26 ans a tout simplement réalisé le meilleur jet de sa carrière à 14,43 m, pulvérisant ainsi son précédent record personnel (13,90 m) pour remporter sa première breloque paralympique.

    En revanche, le goût de l’argent a été beaucoup plus amer pour Timothée Adolphe. Longtemps en tête de la finale du 400 m T11, le natif de Versailles a coincé dans les 50 derniers mètres de la course, remportée par le Vénézuélien Enderson Santos. Avec un chrono de 50″75, Adolphe a couru plus vite que la veille, où il avait réalisé le meilleur temps des demi-finales, mais cela n’a pas suffi, même si une réclamation a été posée par la délégation tricolore. Réclamation rejetée. Manon Genest a parachevé la belle soirée du para-athlétisme français en arrachant le bronze au concours du saut en longueur (T37).

    Gloria Agblemagnon en argent au lancer du poids. (Photo Icon Sport)
    Gloria Agblemagnon en argent au lancer du poids. (Photo Icon Sport) 2024 Icon Sport

    Enfin, le para-aviron tricolore s’est également illustré en glanant deux médailles de bronze, grâce à Nathalie Benoit, engagée en skiff PR1, et au quatre avec barreur (PR3), composé de Grégoire Bireau, Margot Boulet, Candyce Chafa, Rémy Taranto et d’Émilie Aquistapace, déjà bronzé à Tokyo il y a 3 ans.

    L’image

    Marie Patouillet a fait un malaise avant de recevoir sa médaille d'argent sur le podium. (Photo Icon Sport)
    Marie Patouillet a fait un malaise avant de recevoir sa médaille d'argent sur le podium. (Photo Icon Sport) PA Images / Icon Sport

    Auteur d’un effort impressionnant pour aller chercher la première médaille paralympique de sa carrière, Marie Patouillet a été victime d’un malaise avant de monter sur le podium protocolaire. Après s’être assise quelques instants pour récupérer avant que La Marseillaise ne soit jouée, la para-cycliste s’est finalement relevée pour chanter son hymne, soutenue par les deux autres médaillées. « Je suis de nature à faire des malaises vagaux », a-t-elle expliqué au micro de France Télévisions après l’épisode.

    Et aussi…

    • Lucas Mazur et Charles Noakes en finale. Belle journée pour le para-badminton français, avec deux qualifications en finale dans les tournois de simple masculin. Lucas Mazur n’a pas fait de détail face à l’Indonésien Fredy Setiawan (21-13, 21-8) en catégorie SL4. Son compatriote Charles Noakes l’a imité quelques instants plus tard en triomphant du numéro 2 mondial Vitor Tavares (21-18, 22-20) en SH6.
    • Aurélie Aubert assurée d’une médaille. Pour ses premiers Jeux paralympiques, Aurélie Aubert s’est hissée en finale de la boccia. La Française, qui concourt en catégorie BC1, a battu la joueuse des Bermudes Yushae Andrade au tie-break lors de la demi-finale et affrontera lundi la Singapourienne Jeralyn Tan Yee Ting.
    • Les Bleus du cécifoot réussissent leur entame. L’équipe de France a remporté le premier match de son tournoi paralympique face à la Chine grâce à un but de Khalifa Youmé (1-0). Une victoire de taille face aux vice-champions du monde, qui ont raté un pénalty à 27 secondes du terme de la partie. Les Bleus défieront le Brésil ce lundi.

    La phrase

    Quatrième de l’épreuve de vitesse par équipe, les Bleus n’ont pas réussi à atteindre leur objectif de médaille. Et se sont offerts un psychodrame, après la décision de Dorian Foulon, titré sur la poursuite individuelle, de ne pas s’aligner pour se concentrer ses objectifs personnels.

    Et ce lundi 2 septembre ?

    Cette fois-ci, c’est la bonne ? Reportées d’un jour en raison de la qualité de l’eau de la Seine, les épreuves de para-triathlon sont attendues ce lundi, avec de grandes chances de médailles françaises. En effet, Alexis Hanquinquant, le porte-drapeau, va tenter de conserver son titre acquis aux Jeux de Tokyo, lui le favori de l’épreuve chez les PTS4. Tout comme Jules Ribstein, quadruple champion du monde catégorie PTS2. Chez les femmes, Elise Marc (PTS4), Gwladys Lemoussu (PTS5) ou encore Annouck Curzillat (PTVI) peuvent également prétendre à un podium.

    En para-tir à l’arc, l’équipe de France peut espérer un podium sur l’épreuve par équipe en arc à poulies. Julie Rigault-Chupin et Maxime Guérin affrontent l’Australie en huitième de finale et espèrent aller plus loin.

    Dans les bassins, Assya Maurin-Espiau, 17 ans, va tenter de remporter une médaille sur le 100 m brasse, catégorie SB14. Sa série est programmée à 10h41 avant une potentielle finale à 18h19.

    Enfin, le para-badminton viendra conclure cette journée très chargée, avec les finales de Lucas Mazur et de Charles Noakes.