JO Paris 2024 : le Canada accusé d’espionnage, l’improbable histoire qui lance le tournoi de foot féminin

Ce mercredi, la Commission de discipline de la FIFA a ouvert une procédure à l’encontre de plusieurs membres de la sélection canadienne. Ils auraient utilisé un drone pour observer un entraînement de leurs futurs adversaires.

    Le premier gros couac sportif de ces Jeux Olympiques de Paris 2024. La rencontre entre le Canada et la Nouvelle-Zélande, comptant pour la phase de groupes du tournoi féminin, prévue ce jeudi (17h) au stade Geoffroy-Guichard risque de se disputer dans un climat pour le moins étrange.

    Rappel des faits. Lundi matin, les joueuses néo-zélandaises s’entraînent au stade Auguste-Dury, situé à quelques encablures de l’antre des Verts... en présence d’un drone utilisé par un Canadien de 43 ans. Prévenus par un membre de la délégation, les forces de l’ordre arrêtent l’individu avant de le placer en garde à vue.

    Dans la foulée, le comité olympique néo-zélandais dénonce : « Le NZOC et New Zealand Football se sont engagés à respecter l’intégrité et l’équité des Jeux Olympiques et sont profondément choqués et déçus par cet incident, qui s’est produit trois jours seulement avant que les deux équipes ne s’affrontent lors de leur match d’ouverture de Paris 2024. »



    Deux personnes renvoyées au Canada

    Ce mercredi, le comité olympique canadien a publié deux déclarations. Dans la première, l’instance indique : « Le Comité olympique canadien a été avisé qu’un membre non accrédité de l’équipe d’analyse de la performance de Canada Soccer a été détenu par les autorités françaises à Saint-Étienne à la suite d’une plainte, le 22 juillet, de New Zealand Football, la fédération néo-zélandaise de football (soccer). Le Comité olympique canadien défend les principes du fair-play et est à la fois bouleversé et déçu. Nous offrons nos plus sincères excuses à New Zealand Football, à toutes les joueuses affectées et au Comité olympique de Nouvelle-Zélande. »

    Quelques heures plus tard, une seconde déclaration livre les premières conséquences de l’affaire. L’auteur des faits, « Joseph Lombardi, un analyste non accrédité de Canada Soccer, est retiré de l’Équipe olympique canadienne et sera renvoyé immédiatement au Canada. L’entraîneure adjointe Jasmine Mander, de qui relève M. Lombardi, est aussi retirée de l’Équipe olympique canadienne et sera renvoyée immédiatement au pays ».

    De son côté, l’entraîneure-chef Bev Priestman a décidé de se retirer pour le match contre la Nouvelle-Zélande. « Au nom de l’ensemble de notre équipe, je désire tout d’abord m’excuser auprès des joueuses et du personnel de New Zealand Football et auprès des joueuses d’Équipe Canada. Ces actions ne représentent pas les valeurs que notre équipe défend. Je suis ultimement responsable de la conduite au sein de notre programme, déclare-t-elle. Par conséquent et pour mettre l’accent sur l’engagement de notre équipe en matière d’intégrité, j’ai décidé de me retirer volontairement de mon rôle pour le match de jeudi. »



    La Commission de discipline de la FIFA saisie

    Joint ce mercredi, le comité olympique canadien n’a pas souhaité communiquer davantage, à l’inverse de la FIFA qui nous a orienté vers une déclaration diffusée ce jour. « La Commission de Discipline de la FIFA a ouvert une procédure à l’encontre de l’Association Canadienne de Soccer, de Mme Beverly Priestman, de M. Joseph Lombardi et de Mme Jasmine Mander. Ladite procédure concerne une potentielle violation de l’article 13 du Code disciplinaire de la FIFA et de l’article 6.1 du Règlement des Tournois Olympiques de Football. (...) Le dossier sera transmis à la Commission de Discipline dans les prochains jours pour considération », relève-t-elle.

    Pour rappel, le Canada, tenant du titre, et la Nouvelle-Zélande sont présents dans le relevé groupe A, dont fait également partie la France, adversaire de la Colombie ce jeudi soir (21h) à Lyon. Les deux sélections s’affrontent dimanche (21h) au stade de Saint-Étienne.