JO 2024 : des éboueurs de Marseille en grève quelques jours avant l’arrivée de la flamme olympique
Dénonçant des conditions de travail dégradées, plusieurs éboueurs de la métropole de Marseille ont commencé un mouvement de grève mardi dernier, peu avant l’arrivée de la flamme olympique dans la ville.
Faut-il craindre une apparition de la flamme au milieu de poubelles ? Une grève des éboueurs touche quelques arrondissements de Marseille (Bouches-du-Rhône) et menace de s’étendre à l’ensemble de la ville, à quelques jours de l’arrivée de la flamme olympique, rapportent La Provence et France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Le mouvement s’est lancé dans les 4e et 5e arrondissements de la cité phocéenne ce mardi, et s’est étendu à tous les secteurs de la ville, à l’exception du 1er et 7e arrondissements, indique la CGT à France 3.
Les éboueurs dénoncent notamment des mauvaises conditions de travail, des locaux insalubres, le manque de vêtements de sécurité ou encore des inégalités de salaires.
La Métropole veut des réquisitions d’agents
Ces conditions se seraient aggravées en mars, avec la réorganisation de collectes dans certains secteurs de Marseille, en raison de la réduction, selon la Métropole, de déchets ménagers. « Avec cette refonte, nos collègues découvrent chaque matin leur tournée et les collectes qui s’effectuaient six jours par semaine se font désormais sur quatre ou deux jours… C’est n’est pas tenable, ni pour les habitants qui voient les déchets s’accumuler, ni pour les agents qui doivent gérer ce surplus », témoigne Abdel, un éboueur à La Provence.
« Dans notre secteur, nous ne sommes pas encore concernés par la réorganisation, mais on commence à entendre qu’elle pourrait intervenir après les JO… On se mobilise donc en amont pour dire non à cette mascarade ! », poursuit-il.
Conséquence : les poubelles s’amassent dans plusieurs rues de Marseille depuis plusieurs jours, alors que la flamme olympique fera son arrivée dans la ville le 8 mai prochain. Pour cet évènement, les autorités attendent 150 000 personnes autour du Vieux-Port, et un dispositif de sécurité qualifié d’exceptionnel sera déployé.
En réponse, la Métropole Aix-Marseille-Provence a dénoncé, dans un communiqué relayé par France Bleu Provence ce dimanche soir, l’initiative d’une « poignée d’agents, membres de la CGT, syndicat minoritaire au sein de l’institution », qui a « décidé de bloquer l’accès à plusieurs centres de transferts des ordures ménagères ».
Un « comportement irresponsable », tacle la Métropole, qui accuse les grévistes de « ternir l’image de notre territoire et prendre en otage l’ensemble des Marseillais ». Elle a donc fait appel aux forces de l’ordre pour stopper « d’éventuelles pratiques illégales » et a demandé au préfet local de réquisitionner les agents grévistes.
La Métropole annonce aussi déposer plainte après avoir la réception de « messages insultants et diffamatoires sur des collaborateurs de la Métropole ». De son côté, la CGT a immédiatement réagi sur Facebook, fustigeant les réquisitions voulues par la Métropole, et qualifiant son communiqué de « mensonger ».
